Louisa Hanoune semble à chaque fois changer le fusil d’épaule. Tantôt, elle se montre impitoyable et tantôt compatissante. C’est ce qu’il a fait d’ailleurs avant-hier, lors de la présentation de son rapport à l’ouverture des travaux du bureau politique de son parti la, à Alger, où elle a manifesté ses compétences défensives et exprimé sa forte solidarité à l’égard de la ministre de l’Education nationale, Nouria Benghebrit.
Elle qualifie les recommandations formulées par les différentes parties ayant assisté à cette rencontre «d’audacieuses».
Se prenant comme une avocate redoutable, la cheftaine du Parti des travailleurs (PT), sans nommer personne, s’est permis de fustiger ceux qui polémiquent sur le projet de Benghebrit, en les traitant de d’auteurs d’une compagne de dénigrement « féroce », de « tuteurs » de la langue arabe et la religion. Elle fait ainsi allusion aux islamo-conservateurs, à l’exemple d’Amar Ghoul qui n’a pas hésité de mettre en garde, à l’issue de la conférence nationale autour de l’évaluation de la réforme du système éducatif, la ministre contre l’enseignement de la langue dialectale dans les écoles. Du politique, le champ lexical de la patronne de PT bascule vers la psychanalyse, en y empruntant le terme de misogynie, haine de femmes. « La ministre de l’Education nationale fait objet d’une «cabale misogyne», a-t-elle estimé, soulignant que « derrière cette campagne, il y a des considérations idéologiques qui n’ont rien à voir avec la défense de la langue arabe.»
Néanmoins dans toutes ses critiques, la native de Jijel a omet de parler de ses critiques venimeuses qu’elle avait proféré à l’égard de certaines femmes responsables, à l’instar de Nadia Labidi, ministre de la culture, qu’elle avait lynché politiquement, médiatiquement et sentimentalement. Des critiques qui ont incité le gouvernement à la balayer de son équipe Exécutif. Si elle est vraiment convaincue de ce terme, pourquoi elle ne s’écrie pas contre les sénateurs misogynes ayant bloqué au Sénat le dossier de lutte contre les violences faites aux femmes ? Ce «acte» ne suscite pas son intérêt, pourtant il est essentiellement misogyne. De toute manière Hanoune est un paradoxe complexe .