Une source diplomatique a affirmé, hier lundi, que l’ambassade d’Algérie à Tripoli, a été investie par des rebelles, qui ont exigé de planter le drapeau du CNT au-dessus de l’ambassade, et menacé le personnel en poste d’ouvrir le feu en cas de résistance ou d’empêchement.
Ce qui avait donné lieu à un mouvement de tension au sein de l’ambassade d’Algérie, et on affirme qu’un employé de l’ambassade qui avait tenu tête aux rebelles avait été très malmené sous la menace d’arme dans l’enceinte diplomatique.
Si l’information est confirmée, elle donnerait lieu à une véritable crise diplomatique entre Alger et le CNT, car il est de notoriété dans le droit international que l’ambassade, doit rester, même en temps de guerre, un espace inviolable et sacré. Mourad Medelci, dans un communiqué très critique, a adressé une lettre de protestation à l’Onu suite à cette violation de l’enceinte diplomatique algérienne et les comportements belliqueux des rebelles envers un personnel bénéficiant de l’immunité diplomatique.
D’autres informations ont fait état sur les mauvais traitements infligés à des Algériens à Tripoli, mais toutes les tentatives d’avoir au bout du fil une source autorisée au niveau des Affaires étrangères, pour confirmer ou infirmer cette information, sont restées vaines, ce qui contraint à donner l’information sous toutes réserves, ne pouvant de ce fait en vérifier l’authenticité.
Sur le même volet, et exaltés par leur marche sur Tripoli et la chute du régime Kadhafi, le Conseil national de transition libyen ne semble pas vouloir marquer un temps d’arrêt et mesurer les choses à leur juste proportion.
Hier, très tôt le matin, « vers 3 heures », précise une source crédible, le drapeau du Conseil national de transition (CNT), organe politique de la rébellion libyenne, a flotté au-dessus de l’ambassade de Libye à Alger, avant même que l’Algérie ne reconnaisse officiellement le CNT. Ce qui n’est pas uniquement « politiquement incorrect », mais aussi et surtout un acte d’hostilité très malvenu dans les circonstances actuelles de crise de confiance entre Alger et les rebelles.
Un fonctionnaire de l’ambassade libyenne à Alger a confirmé à l’AFP que «le drapeau officiel libyen a été retiré à 3 heures ce matin et a été remplacé par le drapeau de la rébellion», précisant qu’aucun des diplomates n’avait rejoint son poste, hier matin.
«Ni l’ambassadeur, ni le consul ou le vice-consul. Seuls les employés de l’ambassade continuent à travailler», a-t-il ajouté, en affirmant que l’ambassadeur ferait une déclaration officielle mardi au plus tard. Cette déclaration consacrera certainement la reconnaissance, de facto, du CNT, comme sont en train de faire la quasi-totalité des ambassades libyennes dans le monde.
LE MINISTÈRE DES AE CONFIRME L’INFORMATION: MEDELCI ADRESSE UNE CORRESPONDANCE «URGENTE» AU SG DE L’ONU
L’ambassade d’Algérie à Tripoli a fait l’objet, dans la nuit du 21 au 22 août, d’une «série de violations» de la part d’une bande d’individus qui a emporté plusieurs véhicules appartenant à la mission, a rapporté hier l’APS citant le ministère des Affaires étrangères.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué que le chef de la diplomatie algérienne, Mourad Medelci, a adressé une correspondance «urgente » au Secrétaire général des Nations unies pour «attirer son attention sur les violations de l’enceinte diplomatique algérienne en lui demandant de faire prendre les mesures nécessaires par le système des Nations unies afin d’assurer la protection des diplomates et des locaux de la mission algérienne ainsi que ses biens, conformément aux règles du droit international».
Le porte-parole a souligné que la cellule de suivi du ministère est en contact «permanent» avec les représentants diplomatiques algériens à Tripoli pour s’assurer de leur sécurité ainsi que de celle des ressortissants algériens ayant choisi de rester en Libye.