Depuis le 19 juin et le début des hostilités dans le sud, environ 200.000 déplacés ont trouvé refuge près de la ligne de démarcation entre Syrie et Israël, selon l’ONU, mais, depuis hier, des milliers de civils syriens ont pu regagner leurs foyers dans la province de Deraa.
Des raids aériens russes et des combats violents au sol ont secoué hier dans le sud de la Syrie une poche que tiennent les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) dans la province de Deraa, a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Une grande partie de la province connait une accalmie depuis l’annonce, vendredi dernier, d’un accord conclu entre le régime, son allié russe et les rebelles, qui ont accepté de céder aux autorités de Damas les zones qu’ils contrôlaient dans la région. Arraché in extremis au terme de bombardements meurtriers suivis de pourparlers, l’accord a mis fin à une offensive de près de trois semaines menée par l’armée syrienne et ses alliés russe, iranien et libanais (Hezbollah) contre les zones rebelles de Deraa. Mais un groupe lié à Daesh, Jaïch Khaled Ibn al-Walid, basé dans le sud-ouest de la province près de la frontière avec la Jordanie et du plateau du Golan en partie occupé par Israël, n’est pas concerné par l’accord. Tôt mercredi, les avions militaires russes ont commencé à pilonner la ville de Saham Jolan, contrôlée par les jihadistes, a indiqué l’Observatoire. «Des frappes aériennes russes ont ciblé Saham Jolan le matin, alors que des dizaines d’obus et des tirs d’artillerie ont visé la ville», a indiqué le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane. En représailles, Daesh a lancé une offensive contre la localité voisine de Heet, où les rebelles ont récemment accepté de passer sous contrôle gouvernemental, y faisant exploser une voiture piégée et progressant sur le terrain, selon l’OSDH. Les affrontements d’hier ont eu lieu à moins de dix kilomètres de la ligne de démarcation avec la partie annexée par Israël du plateau du Golan, et à quatre kilomètres de la Jordanie. Les jihadistes ont également pilonné à l’artillerie la localité de Zayzoun, où ils ont revendiqué un attentat suicide ayant fait mardi 14 morts parmi les forces du régime et les rebelles. Ces derniers jours, des milliers de personnes ont fui le secteur jihadiste en direction du Golan, anticipant une offensive imminente du régime. Depuis le 19 juin et le début des hostilités dans le sud, environ 200.000 déplacés ont trouvé refuge près de la ligne de démarcation entre Syrie et Israël, selon l’ONU. Mais, depuis hier, des milliers de civils syriens ont pu regagner leurs foyers dans la province de Deraa après la conclusion de l’accord de cessez-le-feu, alors que des autocars ont été mobilisés pour évacuer les terroristes vers la province d’Idlib. Le gouvernement syrien est parvenu à un accord selon lequel les éléments armés se retireront de toutes les agglomérations de la province de Deraa pour que les administrations y reprennent leurs activités. Selon le centre russe pour la réconciliation russe en Syrie, l’armée syrienne compte évacuer jusqu’à 1000 éléments terroristes des zones de désescalade dans la province de Deraa vers la province d’Idlib, dans le nord de la Syrie. Le centre russe pour la réconciliation a annoncé mardi que 90 villages et villes avaient rejoint la trêve dans le sud ouest de la Syrie suite à l’accord de cessez-le-feu signé le 7 juillet dernier par l’armée syrienne avec les groupes armés. En vertu de cet accord, les éléments armés rendent leurs armes à l’armée syrienne et cessent toute attaque. Les institutions de l’Etat syrien reprendront aussi leur travail dans la région de Deraa et récupèrent tous les postes frontaliers. Selon l’agence russe Sputnik, qui cite un responsable militaire syrien, une seule zone dans la province de Deraa, dans le sud de la Syrie, reste encore sous le contrôle des terroristes. Il s’agit, selon la même source, d’un triangle entre la frontière syro-jordanienne et une localité proche du plateau du Golan, comprenant les agglomérations de Hayt, de Tasil, d’al Shajara, de Nafaah et de Sahem al Golan. L’officier syrien n’a pas écarté une importante offensive de l’armée syrienne contre les positions des terroristes du groupe autoproclamé «Eta islamique» se trouvant encore dans ces zones. Selon toujours la même source, «c’est Israël qui a perdu le plus dans la victoire de l’armée syrienne dans le sud syrien, car son projet de création d’une zone tampon large de 30 km sur le territoire de la Syrie le long de la frontière entre les deux pays a échoué». «Cette semaine, les combats pour la libération du sud de la Syrie seront couronnés par la victoire la plus complète de notre armée», a annoncé par ailleurs le général syrien.