Le DG d’Orascom Télécom Algérie (OTA), Tamer El Mahdi, a rencontré, lundi, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a indiqué le patron d’Orascom Télécom Holding, Naguib Sawiris, dont les propos sont rapportés par l’agence Reuters.
Le milliardaire égyptien s’est abstenu de faire des commentaires sur la vente des actifs à MTN à laquelle l’Algérie – pour ce qui concerne les actifs de Djezzy – a signifié de manière véhémente son opposition.
«Nous tenons à ne pas commenter le dossier algérien car nous sommes très attachés à maintenir les relations avec l’Algérie dans un bon état, audelà de ce qui se passe là-bas», a indiqué Sawiris qui a refusé de dire si les pourparlers avec le sud-africain MTN se poursuivent.
Il s’est borné à indiquer que le directeur exécutif de Djezzy a été reçu par le ministre des Finances. Selon le site égyptien Al Youm Essabaa, Sawiris a parlé d’une rencontre entre Tamer El Mahdi et le ministre algérien des TIC afin de «lever les divergences avec la partie algérienne » et soulignant qu’il voulait éviter que «les discussions entre lui et le gouvernement algérien ne se mènent pas par voie de presse».
Le choix est «sage» sachant que l’action du groupe a été perturbée par des informations parues dans la presse algérienne, qui se sont avérées fausses, sur des nouvelles pénalités fiscales imposées à Djezzy. Le magnat égyptien évite, pour l’instant du moins, une confrontation publique où il a beaucoup à perdre.
La rencontre de Tamer El Mahdi avec des responsables algériens est dans l’ordre des choses. Et sur un dossier où les responsables ont, contrairement aux habitudes, suffisamment communiqué, le patron d’OTA a dû entendre ses interlocuteurs lui répéter que la législation nationale algérienne s’impose, notamment le droit de préemption introduit par la LFC 2009 et les dispositions du cahier de charges qui lie Djezzy à l’autorité de régulation (ARPT).
DES VARIANTES DANS LE CADRE DU DROIT DE PRÉEMPTION
Sur le sort de Djezzy, la communication officielle est unie sur l’exercice du droit de préemption même si des «variantes» apparaissent sur la manière de sa mise en oeuvre. Ces variantes vont du rachat à 100% par l’Etat algérien à l’octroi de parts à une «association des abonnés» qui vient, avec un rare sens de l’opportunité, de se constituer…
Certains pensent que la récente visite d’un ministre émirati pourrait avoir pour but de plaider l’entrée d’Etisalat avec un maximum de 49% de parts dans le capital de Djezzy contre 51% aux Algériens, pour rester dans le cadrage des investissements étrangers introduits par la LFC 2009.
Les rappels de la primauté de la législation nationale sont un message clair que ce sera l’Etat algérien qui décidera, au cas où Naguib Sawiris reste sur une volonté de vendre, de l’identité des futurs actionnaires et de leurs parts.
Le milliardaire égyptien reste dans le profil bas. Il avait demandé au ministre des Affaires étrangères égyptien d’arranger une rencontre entre lui, le Premier ministre algérien et les ministres concernés, «afin de clarifier les inquiétudes du gouvernement algérien» pour reprendre le porte-parole d’Orascom Manal Abdel Hamid.
Cette demande n’a pas été exaucée. Le patron d’Orascom Télécom Holding était invité à prendre attache avec l’ARPT… Une manière de lui signifier que l’option de la négociation politique n’était pas ouverte.
M. Saadoune