La population de la ville frontalière d’In Guezzam, à 400 km de Tamanrasset, a vécu un week-end agité à la suite des émeutes qui ont éclaté durant les journées de vendredi et samedi. Des centaines de manifestants se sont rassemblés devant le siège de la nouvelle wilaya déléguée pour dénoncer le meurtre d’un habitant, survenu vendredi matin à la sortie sud de la ville. Selon les informations recoupées, la victime, Soltane Tamri, se rendait au Niger en compagnie de son fils à bord d’une voiture de marque Toyota FG 60 lorsqu’il a été surpris par des balles qui auraient été tirées par des éléments du détachement de l’armée déployés non loin du poste de contrôle transfrontalier.
La nouvelle qui s’est répandue telle une traînée de poudre a fait rapidement réagir les habitants de cette région qui ont investi la rue pour dénoncer vivement les exactions dont ils se sentent victimes. Des jeunes déchaînés ont ainsi procédé à la fermeture des principaux axes routiers en érigeant des barrages à l’aide de pneus brûlés et de grosses pierres en signe de solidarité avec la famille de la victime.
Les nombreux protestataires sont venus des quatre coins de la ville pour dénoncer ces agissements et les bavures répétitives de l’armée dans cette région souvent appelée royaume du trafic et de la contrebande.