Tamanrasset, Les artisans du Tidikelt œuvrent à pérenniser des activités ancestrales

Tamanrasset, Les artisans du Tidikelt œuvrent à pérenniser des activités ancestrales

La région du Tidikelt (In Salah), dans la wilaya de Tamanrasset, s’est fait une réputation dans le domaine de l’artisanat traditionnel, perpétué par des artisans jaloux de pérenniser un legs ancestral authentique.

Faisant la fierté de cette région saharienne, l’activité artisanale, sous ses différentes formes, héritée de génération en génération, est aussi une source de revenus pour ses habitants qui œuvrent à la perpétuer, en dépit des vents de la modernité la menaçant de disparition. Ces activités artisanales, à l’instar de la vannerie, suscitent encore l’intérêt de nombreux artisans, femmes et hommes, de la région, qui s’emploient à valoriser leur savoir-faire par la confection d’une panoplie de produits à base de palmes et de régimes de palmiers.

L’on trouve parmi ces articles la « t’bigua » utilisée pour rouler le couscous ou servir des dattes et autres, et la « tadera », coffret où la mariée conserve le b’khour (encens) ou du « sfouff » (datte moulue), en plus d’autres articles tels que les chapeaux de paille ou le « keskess » (passoire), servant à étuver le couscous. Mme Kaddoura Belmessaoud, une quadragénaire, a indiqué que le créneau de la poterie locale suscite, lui aussi, l’intérêt des artisans de la région, car constituant une ressource vivrière pour de nombreuses familles.

Ce type d’activité artisanale, axé sur l’utilisation de l’argile rouge pure, ramenée de la localité de zaouïa, à une dizaine de kilomètres de la daïra d’In Ghar, est travaillée après son immersion dans l’eau durant trois jours, puis son mélange à d’autres résidus d’argile et de sciures de bois.

Cette femme artisan s’emploie à mettre en valeur cette activité, en inculquant ses secrets aux filles de la région, par souci de préserver leur patrimoine et d’apporter un plus à la région. Le travail de l’argile, activité exercée dans le Tidikelt, aussi bien par la femme que par l’homme, a permis de satisfaire le marché local en produits et ustensiles nécessaires, dont el-ghemmoussa, marmite d’argile pour conserver la viande, el-Gharfiya », sorte de bol ou d’assiette creuse, ainsi que d’autres produits d’ornement tels que les vases et pots de fleurs, avec des dessins et motifs inspirés de la nature saharienne et des instruments à percussion (derbouka).

Ces activités sont parmi une diversité d’autres métiers d’artisanat foisonnant dans la région, que certains artisans veulent toujours préserver et réhabiliter à l’ère des défis de la mondialisation tendant à altérer toute œuvre originelle et originale.

Elles portent, entre autres, sur la maroquinerie et la bijouterie traditionnelle, notamment des articles d’argent, que certains cherchent toujours à valoriser et à préserver, à l’instar de Si Bachir Legraoui, spécialisé dans la tannerie et la fabrication de produits locaux, dont les sandales « el-guarg », dédié aux mariés, avec des décorations et motifs reflétant l’authenticité de ces articles traditionnels, en plus d’autres objets tels que les cartables.

Les artisans du Tidikelt se sont engagés, en dépit des contraintes que connaît le secteur de l’artisanat, face à l’invasion des produits industrialisés, à défendre l’authenticité des métiers et des qualifications héritées sur des générations.