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«Le parti prendra (…) la décision, au moment opportun…»
A cinq mois de cette échéance, Talaie El Houriyet a évacué la question de la présidentielle, de l’ordre du jour de la 6ème session de son comité central. «La non-inscription de cette question à l’ordre du jour est due au fait que le bureau politique ne dispose pas encore de toutes les données concernant cette échéance électorale», a indiqué hier Ali Benflis lors de sa conférence de presse, en marge des travaux de la sixième session du comité central, tenus à la Mutuelle générale des matériaux de construction à Zéralda(Alger).. «Il y a une opacité qui empêche une analyse lucide de la situation, pour une prise de décision. La décision concernant l’élection présidentielle ne peut être prise à la légère. Le comité central prendra, je vous rassure, souverainement et démocratiquement la décision, au moment opportun, comme ce fut le cas lors des échéances électorales précédentes», a-t-il soutenu.
Talaie El Houriyet aura le temps nécessaire pour se préparer à ce rendez-vous? «Le problème de la collecte des signatures ou autres obstacles organiques ne se pose pas pour notre parti qui est présent à travers toutes les communes et les grandes métropoles de l’émigration», a-t-il expliqué. «L’Algérie vit politiquement dans l’opacité, il y a une incertitude totale. Il n’ y a pas de visibilité politique. L’on n’est pas sûr qu’il y aura un cinquième mandat comme on n’est pas certain que cette option est définitivement écartée», a-t-il indiqué. «Si l’élection présidentielle devait se tenir en avril prochain comme annoncé, le pays sera à le croisée des chemins: «d’un côté, une chance inouïe pour l’instauration d’un système démocratique et d’un Etat de droit à travers l’ouverture d’un dialogue politique inclusif, pour une solution consensuelle à la crise et de l’autre, une reconduction du système en place (…)qui plongera notre pays dans l’inconnu». Pour le parti de Benflis «2019 matérialise la divergence entre les tenants de l’immobilisme et de la stagnation et les partisans d’un renouveau national, deux projets, deux visions pour 2019, cristallisant l’antagonisme entre les tenants de la prétendue légitimité du terrain et les défenseurs de la légitimité populaire».
Invité à commenter l’appel lancé par Mohammed VI pour un dialogue direct entre Alger et Rabat, il s’est contenté de plaider «la relation de bon voisinage avec le Maroc». Interrogé sur l’état des lieux du pouvoir judiciaire, il souligne que «le pouvoir judiciaire n’est pas le ministère de la Justice ni encore moins le parquet, mais il est incarné par le magistrat assis, donc parler au nom du magistrat quand on n’est pas, dans l’exécutif c’est usurper une qualité que l’on n’a pas». «Le pouvoir judiciaire n’existe pas, pour la simple raison que le Haut Conseil de la magistrature est géré d’une manière administrative par le pouvoir exécutif, le magistrat ne bénéficie pas du principe d’inamovibilité du siège et le Haut Conseil de la magistrature n’est pas élu par les magistrats», a-t-il ajouté. «La crise multidimensionnelle qui affecte notre pays ne peut être dépassée, de façon durable, qu’au moyen d’un dialogue politique inclusif et bénéfique…», a-t-il indiqué. «L’impasse politique dont souffre le pays a atteint un seuil de gravité, sans précédent, qui met en danger les fondements de l’Etat national et interpelle tous les acteurs politiques…», a-t-il estimé.