TAJ: Ghoul veut «un grand ministère de l’Économie»

TAJ: Ghoul veut «un grand ministère de l’Économie»
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Le président du parti TAJ, Amar Ghoul, plaide pour la création «d’un grand ministère de souveraineté qui se chargera de conduire l’ensemble de la politique économique du pays. Ghoul a longuement expliqué sa proposition, hier, au cours d’une conférence-débat, consacrée à la chose économique, organisée au siège du parti à Dély Ibrahim.

Kamel Amarni – Alger (Le Soir) – Le parti ayant entamé, en effet, depuis la semaine dernière une série de conférences thématiques hebdomadaires, en prévision de son prochain congrès prévu avant la fin de l’année.

Ghoul, plusieurs fois ministre depuis 1999, ne manquera pas de s’inspirer de cette longue expérience pour développer son argumentaire. «De par mon expérience, ayant eu l’honneur d’exercer pendant dix ans en tant que ministre, je sais que l’élaboration de la politique économique par tout gouvernement doit tenir compte de trois paramètres essentiels : d’abord l’équilibre budgétaire, ensuite le souci de booster la croissance et, enfin, la préservation de la nature sociale de l’Etat.»

La situation économique du pays de ces dernières années, fortement impactée par la crise qui frappe le prix du pétrole depuis l’été 2014, exige d’énormes efforts. Pour que notre économie se porte bien, il nous faut d’abord une croissance à deux chiffres», expliquera Ghoul. «Or, ajoutera-t-il, la croissance en Algérie dépend exclusivement de la dépense publique». Pour sortir de cette spirale faisant que les seuls investissements significatifs sont ceux de l’Etat, eux-mêmes dépendant intimement du prix du baril, le président de TAJ préconise «des réformes osées, courageuses et fortes». Il expliquera ainsi qu’en Algérie, «la décision économique est tellement éparpillée sur plusieurs secteurs qu’elle est diluée».

LG Algérie

Il est donc impératif de «ramasser» tout cela au sein d’un centre de décision unifié pour élaborer et mener une politique économique cohérente et efficace. « A TAJ, nous proposons la création d’un grand ministère de souveraineté qui s’occupera de l’économie. Ce même ministère pourra également se doter d’une structure chargée de la réflexion et de la planification», insistera l’ancien ministre successivement de la Pêche, des Travaux publics, du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, des Transports et des Travaux publics. Beaucoup de décisions courageuses doivent être prises par le gouvernement, ont, par ailleurs, expliqué les différents intervenants à la conférence thématique de ce samedi.

Pour pouvoir effectivement réussir la transition de l’économie nationale et l’extraire de sa dépendance totale aux hydrocarbures, des réformes urgentes et vitales sont incontournables. Entre autres, la réforme du système bancaire et financier, une nouvelle stratégie pour les secteurs de l’agriculture, de l’industrie, du tourisme, des services, des énergies et des énergies renouvelables.

Des réadaptations aussi, des systèmes de formation et de l’enseignement et de l’enseignement supérieur pour qu’ils soient véritablement au service de l’économie nationale et non pas ramant à contre-courant, comme c’est souvent le cas aujourd’hui avec, par exemple, une université qui forme des armées de diplômés en sciences humaines au détriment des filières technologiques.

K. A.