Taïder : «J’ai choisi l’Algérie pour son peuple»

Taïder : «J’ai choisi l’Algérie pour son peuple»

Saphir Taïder a accueilli Le Buteur jeudi passé au centre d’entraînement à Bologne pour se livrer aux Algériens, quelques minutes seulement après avoir reçu sa convocation pour le match du Bénin, prévu le 26 de ce mois au stade Tchaker de Blida. Dans cette longue et passionnante interview,  on a pu découvrir d’autres facettes du milieu de terrain du FC Bologne. On vous laisse le soin d’apprécier.

Tout d’abord, Saphir, merci d’avoir accepté de nous recevoir ici à Bologne pour nous accorder cette interview…

Il n’y a pas de quoi. Vous êtes les bienvenus.

Le public algérien ne vous connaît que depuis votre départ vers le FC Bologne. Pouvez-vous vous présenter brièvement ?

Je m’appelle Saphir Taïder, j’ai à peine 21 ans et je joue actuellement au FC Bologne. J’ai rejoint ce club il y a déjà deux saisons. J’évolue dans le championnat italien, l’un des meilleurs, qui me permet de progresser et que j’apprécie beaucoup.

Racontez-nous vos débuts footballistiques…

J’ai commencé ma carrière à l’âge de cinq ou six ans dans le club de mon quartier de Castres à Toulouse, puis j’ai rejoint un centre de formation dans la région et, enfin, j’ai rejoint le centre de formation de Grenoble Foot 38 où j’ai été formé avant de faire mes débuts avec l’équipe A lorsque j’avais 17 ou 18 ans. J’avais d’ailleurs commencé avec l’équipe fanion au stade du Vélodrome de Marseille face à l’OM. Maintenant, comme vous le savez, je suis à Bologne.

Comment avez-vous rejoint le centre de formation de Grenoble ? Est-ce que des recruteurs du club  vous ont approché ?

Oui, c’était des gens du terrain qui m’avait repéré. Je jouais beaucoup dans ma région. J’ai ainsi rejoint le centre de formation de Grenoble.

A Grenoble, vous avez rencontré Sofiane Feghouli, actuel meneur de jeu de l’Equipe nationale algérienne. Ça se passait comment avec lui ?

Très bien. Je me souviens que Sofiane m’avait remis les clés de sa chambre au centre de formation de Grenoble, car lui, il venait de commencer avec l’équipe A. Un geste qui m’a beaucoup touché. Pour nous, les jeunes, Feghouli était un exemple de réussite car, tout simplement, c’était le premier joueur pétri de qualités qui sortait du centre de formation de Grenoble. On voulait tous l’imiter. De son côté, il nous prodiguait des conseils.

Alors, il vous a donnait quelques conseils ?

Oui, il me prodiguait parfois quelques conseils, puis, au centre de formation, j’avais beaucoup appris et c’est cela qui m’a aidé à jouer dans le championnat italien.

On sait que vous avez joué chez les jeunes catégories de l’équipe de France, comment avez-vous effectué vos débuts ?

J’avais 17 ans lorsque Philipe Bergeroo m’avait fait appel. Si ma mémoire est bonne, il s’agit d’un match amical face à l’équipe nationale d’Allemagne. Puis, j’ai continué ma progression avec les jeunes catégories de l’équipe de France. J’ai aussi pris part au championnat d’Europe des moins de 19 ans et enfin, j’ai rejoint, l’an dernier, l’équipe U-20.

Justement, vous avez fait le fameux voyage en Israël avec l’équipe de France des moins de 20 ans et vous avez été empêché de faire la prière à la Grande mosquée d’Al Qods ; ça vous a marqué ?

Oui, ça m’a beaucoup marqué même. Tout d’abord, on s’était déplacés en Israël pour un simple match de football. On voulait en profiter, moi, Belfodil et certains autres joueurs, pour accomplir la prière dans cette mosquée qui représente beaucoup de choses pour nous les musulmans. En plus, ça a coïncidé avec le vendredi et notre souhait était d’accomplir la jomaâ dans la mosquée d’Al Qods, mais on nous refusé cette demande. Les gardes chargé de notre sécurité  nous ont refusé cela, soi-disant pour notre sécurité car, cela se trouve sur le territoire palestinien. Cela m’a beaucoup marqué et ça reste une déception pour moi de n’avoir pu accomplir ma prière dans ce lieu sacré.

Comment ça se passait avec Ishak Belfodil en équipe de France, lui qui sera votre futur partenaire en équipe d’Algérie ?

Franchement, ça se passait très bien. Je connais Ishak Belfodil depuis un bon moment, c’est  un ami de longue date. D’ailleurs, en équipe de France, il était mon camarade de chambre. Je sais qu’on va se rencontrer prochainement en équipe d’Algérie, j’espère qu’on réussira de bonnes choses ensemble.

Vous avez pris une décision courageuse de ne pas poursuivre votre aventure avec l’équipe de France. Quand et pourquoi l’avez-vous prise, sachant  que vous en avez surpris plus d’un ?

Tout d’abord, je tiens à remercier la France qui m’a formé, qui m’a donné un bagage. Vous savez, aujourd’hui, la France forme mieux que beaucoup de pays européens et je ne remercierais jamais assez la France pour cette chance qu’on m’a donnée que ce soit au centre de formation ou chez les Bleus. Mais il faut savoir que quand on est footballeur, il y a aussi les sentiments. J’ai pris cette décision par rapport à mon cœur.

Vous avez pris la décision de défendre les couleurs algériennes et non pas tunisiennes, qu’est- ce qui a motivé ce choix ?

Eh bien, beaucoup de choses. Tout d’abord, l’engouement qui règne autour de l’équipe d’Algérie. Moi, lorsque je regarde à  la télévision les matchs des Verts, je vois tout ce public, l’engouement et cette folle ambiance, vraiment, ça donne des frissons. Ce n’est pas n’importe quoi. Chaque joueur rêve de jouer devant une telle ambiance, devant un tel public. Puis, il y a le projet sportif qui est très intéressant. En plus de cela, je suis Algérien, mes origines sont algériennes du côté de ma mère et tunisiennes de celui de mon père.

Vous paraissez impatient de jouer devant le public algérien…

Ah, oui. C’est sûr. Je ne vous cache pas, j’ai vraiment hâte de jouer devant le public algérien. Il est vraiment merveilleux. Quand je les vois à la télé lors des matchs de l’EN, je me dis qu’ils sont uniques. De ma vie, je n’ai vu un public comme les Algériens. Ils aiment leur équipe.

On sait tous que c’est la Fédération tunisienne qui vous a contacté en premier pour rejoindre les Aigles de Carthage avant d’opter pour l’équipe algérienne. Est-ce que cette décision n’a pas été prise par rapport à la mésaventure vécue  par votre frère, Nabil, avec l’équipe tunisienne ?

Non, mon frère Nabil a joué la sélection tunisienne il y a quelques années, lorsqu’il était plus jeune. Peut-être qu’il a fait ce choix  à cause du volet sportif qui était peut-être intéressant par rapport à aujourd’hui. Moi, j’ai fait ce choix de jouer pour l’Algérie à cause de la ferveur du public et aussi du projet sportif.  Je n’ai pas choisi l’Algérie par amour car j’aime les deux pays. C’est le projet sportif qui a fait la différence. Je suis content d’avoir fait ce choix. Ma mère est très contente, toute la famille et surtout mes grands-parents.

Et votre père ?

Oui, lui aussi est très content. Il sait que c’est pour mon bien. Après, même si je n’ai pas choisi la Tunisie,  j’ai quand même choisi l’Algérie, qui est le pays de ma mère. C’est la même chose. Il est vraiment content et fier de moi.

On comprend ainsi que c’est le public algérien qui a fait la différence…

Il y a beaucoup de choses. C’est vrai, le merveilleux public algérien  a beaucoup joué dans ce choix. Il y a aussi le projet sportif et d’autres choses… J’ai fait mon choix et je suis vraiment content de l’avoir fait.

Halilhodzic s’est déplacé vers vous jusqu’ici à Bologne. Apparemment, il a su vous convaincre ?

A vrai dire, la visite de Vahid Halilhodzic m’a beaucoup motivé et m’a fait plaisir. Pour un joueur, recevoir le sélectionneur national c’est vraiment quelque chose. Il s’est déplacé pour voir et discuter avec moi, c’est énorme. Je connais Halilhodzic même si je n’ai jamais   travaillé sous sa coupe par le passé. C’est un coach connu en France. Sur le plan sportif, son discours m’a beaucoup impressionné. Il m’a expliqué surtout sa manière de travailler.

Si Halilhodzic s’était rendu jusqu’en Italie pour discuter avec vous, Nabil Maâloul s’est contenté uniquement d’appels téléphoniques. Ça a facilité votre choix ?

C’est vrai, le sélectionneur algérien était venu jusqu’ici en Italie pour discuter avec moi. Mais il faut savoir aussi que le projet sportif est vraiment important du côté de l’Algérie. Comme je vous l’ai dit, j’aime l’Algérie autant que la Tunisie, mon choix a été fait par rapport à des considérations sportives.

On sait aussi que vous avez eu une discussion avec le président de la Fédération algérienne de football, Mohamed Raouraoua. Que vous a-t-il dit ?

Le discours du président de la Fédération algérienne de football m’a beaucoup plu. En plus, il est en train de donner beaucoup au football algérien. D’ailleurs, il y aura très prochainement la phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2013 des catégories jeunes (ndlr : la CAN U-20).

Lorsque vous avez remis votre dossier administratif au manager général de l’EN, Abdelhafid Tasfaout, qui était venu chez vous en Italie, quelle était votre sentiment ?

J’étais vraiment content et heureux. J’avais un grand sentiment de fierté car, en face, il fallait attendre ma qualification. Nous, les footballeurs, on a de la chance de prendre notre plaisir sur le terrain. Je sais qu’en Algérie, les gens travaillent dur et se donnent à fond. De notre côté, il va falloir les rendre heureux et ne pas les décevoir.

Comment avez-vous appris votre qualification par la FIFA au profit de l’Equipe nationale algérienne et quel était votre sentiment ?

C’est le président de la Fédération (ndlr : Mohamed Raouraoua) qui m’a appelé au téléphone pour m’annoncer cette bonne nouvelle. J’étais vraiment content et fier de pouvoir défendre les couleurs de mon pays. Etant donné que j’étais le premier à l’apprendre, j’ai alors directement appelé mes proches pour leur annoncer cette nouvelle.

Quel était le conseil de vos parents et surtout de votre frère, Nabil, qui a été accusé d’avoir été l’intermédiaire avec la Fédération tunisienne de football ?

Mes parents m’ont beaucoup soutenu et encouragé. Pour eux, le plus important était de faire le bon choix. Mon frère Nabil était resté neutre pour sa part, il m’encourageait sur le choix que j’allais faire moi-même.

Avoir un père tunisien et une mère algérienne vous a rendu le choix plus difficile ?

Non, comme je l’ai déjà dit. Mon choix n’a  été ni facile ni difficile à faire. J’aime l’Algérie et la Tunisie, mais j’ai pris la décision de jouer en faveur de l’Algérie, comme je l’ai dit, et je le répète, c’est par rapport au projet sportif important.

Vous pouvez vous retrouver dans la même situation vous et votre frère Nabil comme les frères Boateng, si un jour vous vous croisez sur le terrain, l’un avec le maillot algérien et l’autre avec le maillot tunisien…

Oui, on a déjà parlé de cette éventualité. Je ne vous cache pas, on attend avec impatience ce jour. Ce sera une véritable fête familiale. Mon frère Nabil est encore jeune et il y a toujours la possibilité de se rencontrer sur le terrain avec les sélections. J’attends ce jour avec beaucoup d’intérêt.

Vous venez d’être convoqué pour le match du Bénin ; quel est votre sentiment ?

Je viens de l’apprendre (ndlr : entretien réalisé jeudi en début d’après-midi). On me l’a dit puis j’ai trouvé la convocation dans mon casier. Vous savez, ici on a des casiers individuels. Ma première réaction, c’était la joie car j’attends avec impatience le jour de ma première convocation. C’est une fierté que de défendre les couleurs de mon pays et je ferai tout sur le terrain pour donner satisfaction.

Deux jours après votre qualification pour jouer sous le maillot algérien, vous avez réussi à marquer un but avec Bologne face à Cagliari. C’est presque le même destin que Sofiane Feghouli. Peut-on dire alors que l’EN vous a porté chance ?

Oui, on peut dire ça, mais, sur le terrain, je me donne toujours à fond. Avec Bologne, je me concentre sur tous les matchs pour honorer les couleurs du club. C’était un match important pour nous, l’essentiel était de le remporter.

Vous arrivez dans cette équipe nationale où la concurrence fait rage au milieu du terrain avec les Guedioura, Brahimi, Lacen, Feghouli, Yebda et autres…

Oui, je le sais. Ce sera un plaisir pour moi de jouer à leur côté et surtout d’apprendre avec eux. La concurrence ne me fait pas peur, il faut se comporter en professionnel et travailler dur. L’essentiel est de travailler comme il se doit. Après, si le coach décide me faire jouer tant mieux, sinon, s’il me met sur le banc, il n’y a aucun souci.

On comprend bien que, même si vous commencez sur le banc, vous ne serez pas déçu…

Il faut se comporter en tant que professionnel. C’est l’entraîneur qui décide. Moi, je dois travailler pour prouver.

Avez-vous suivi les matchs de l’EN lors des éliminatoires de la Coupe du Monde 2010 ?

Oui, bien sûr. C’était un moment exceptionnel. Il y avait un engouement sans précédent. J’étais en France, dans mon quartier à Toulouse, c’était toujours la fête lorsque l’Algérie joue et gagne. J’avais suivi tous les matchs et c’était vraiment magnifique.

Et le match d’Oumdourman face à l’Egypte ?

C’était un moment fantastique. J’avais suivi cette rencontre avec beaucoup d’intérêt. Je me souviens d’ailleurs du but de la victoire par Antar Yahia. Ce but avait délivré le peuple algérien, il l’a fait sortir dans les rues pour célébrer sa joie. C’était le but de la qualification, je ne pourrai jamais oublier ce jour. Je me souviens qu’à son arrivée à Alger, l’équipe avait été accueillie par le président de la République en personne. Je me souviens aussi de ce bus dans lequel circulaient les joueurs et tout ce monde dans la rue pour accueillir l’équipe nationale. Vous voyez, ce n’est pas rien. C’est quelque d’extraordinaire qu’on ne peut pas trouver partout.

Il y a eu aussi un déplacement massif des supporters algériens au Soudan pour ce match barrage…

Et comment ! J’avais suivi cela et j’étais vraiment impressionné par le déplacement massif des supporters au Soudan. Ils attendaient tous qu’ils soient transportés au Soudan. C’était la première fois de ma vie que je voyais ça.

Avant ce match barrage, il y avait eu cet épisode malheureux du bus caillassé au Caire…

Oui, je sais. Tout le monde avait suivi cela. C’est un mauvais souvenir pour l’équipe d’Algérie. En plus, lors du match, elle avait pris un but à la 95’, soit dans les dernières secondes. Heureusement que les gars ont su gérer la situation par la suite et ont réussi à arracher la qualification.

Sans doute vous connaissez les figures emblématiques du football algérien comme Madjer et Belloumi. Avez-vous revu sur internet la performance de l’Algérie face à l’équipe d’Allemagne en Coupe du Monde 1982 ?

Oui, bien sûr que je connais  Belloumi et Madjer qui ont fait les beaux jours du football algérien. Même si je n’étais pas encore né ou j’étais jeune, je sais ce qu’ils ont donné au football algérien. Pour ce qui est du match Algérie-Allemagne, je ne l’ai pas vu, dommage. Mais, je sais quand même que ce jour-là, l’Algérie avait réalisé une performance exceptionnelle.

Saphir, les Algériens souhaitent vous connaître en dehors des terrains…

En dehors des terrains, je reste en compagnie de mon grand frère Foued à la maison. Si on ne prépare rien à la maison, on sort ensemble pour manger au restaurant. Sinon,  la majorité du temps, on est ensemble à la maison après mes entraînements. On suit les différents programmes de télévision comme les films ou bien les matchs.

Vous êtes d’un tempérament calme ou nerveux ?

Non, El hamdoulilah, je suis très calme. En dehors des terrains, toujours posé et calme.

Vos plats préférés ?

Ici en Italie, je mange très souvent des pâtes. Et puis, ma mère n’est pas avec moi, elle ne me prépare pas les plats traditionnels que j’aime beaucoup. Je me contente de pâtes.

Mis à part la gastronomie italienne, vous préférez l’algérienne ou la tunisienne ?

J’aime beaucoup la chorba que me prépare souvent ma maman ou le couscous. Ils sont vraiment délicieux.

Votre style de vêtement préféré ?

Je suis plutôt quelqu’un de simple, je n’ai pas de souci de ce côté.

Un pays que vous souhaiteriez visiter un jour ?

Il y en a beaucoup, mais je n’ai pas de préférence. Je souhaite  visiter le maximum de pays, si j’en aurais les moyens un jour.

Votre numéro préféré sur le terrain ?

Croyez-moi, je n’ai pas de numéro préféré.

A Bologne, vous portez le numéro 6, quel numéro souhaiteriez-vous porter sous le maillot de l’Algérie ?

Je pendrai le numéro qu’on me donnera. Le plus important sur le terrain, c’est la prestation et la victoire, le numéro, c’est après.

Vous avez quel véhicule ?

Un X6 (ndlr : BMW). El Hamdoulah, ce véhicule me va bien, il me permet d’aller là où je veux. Je remercie le  bon Dieu de m’avoir donné l’occasion d’avoir un tel véhicule car je sais qu’il y a des gens qui ne l’ont pas.

Vous souhaitez le changer ?

Non, je ne souhaite pas le changer.

Marié, fiancé ou célibataire ?

Non, je suis seul en ce moment… ni marié ni fiancé.

Non, mais un cœur pris ou à prendre ?

(Rire), non je me concentre sur le terrain actuellement et après on verra.

Un dernier mot aux Algériens ?

Je leur dis que je suis vraiment fier d’avoir opté pour l’équipe d’Algérie. J’espère avoir la chance de donner le plus qu’on attend de moi en sélection.

Qu’est-ce que vous leur promettez ?

Je ne suis pas un magicien pour leur promettre quelque chose, mais qu’ils sachent que je suis venu en équipe nationale pour donner un plus. Je vais mouiller le maillot sur le terrain et je donnerai le meilleur de moi-même.

Par exemple une qualification au Mondial ?

Oui, la qualification en Coupe du monde, mais il faut savoir que le chemin est encore long. Il va falloir bien gérer le prochain match face au Bénin, puis les autres matchs. Il ne faut pas brûler les étapes.