Tahar Khaoua, Président du groupe parlementaire du FLN, député de Batna, originaire de Ain Djasser daira de Marouana, a bien voulu donner son point de vue sur un propos (“Vous savez ce qu’on dit à Constantine ? Le Chaoui, hacha rezk rebi ») qui a fait couler beaucoup d’encre et provoquer par ailleurs de vives réactions.
Pensez vous qu’on peut se permettre ce genre de blague ?
Cette boutade a été lancée vendredi dernier à l’hôtel Riadh (Alger) à l’adresse de Brahim Boulahia, Président de la commission des Affaires étrangères au Conseil de la Nation, et sénateur du FLN de la wilaya de Batna, qui s’est exprimé d’ailleurs cet après midi sur AnnaharTV pour réfuter toute récupération de ce propos qui n’est qu’une plaisanterie.
Il ne faut pas prendre cet humour au premier degré. Ce n’est qu’une plaisanterie légère. Abdelmalek Sellal est connu par tout le monde pour sa propension aux bons mots pour détendre l’atmosphère. L’humour est une seconde nature chez Sellal, c’est une des facettes de sa personnalité.
Mal interpréter ses paroles et leur donner une autre connotation n’est ni honnête ni correct car il faut toujours laisser la place pour l’amusement et la légèreté.
En politique ponctuer son discours de boutades est très fréquent, car l’humour peut détendre une atmosphère lourde ou servir de pirouette face à une question embarrassante.
Mais cette boutade n’a pas été appréciée en pays chaoui
Vous savez des blagues, il y en a dans tous les pays du monde, dans toutes les régions et même chez nous. Ça concerne, les musulmans, les juifs, les chrétiens, les présidents, les personnalités politiques etc…Les gens des différentes régions ou villes d’Algérie font des plaisanteries sur ceux des autres localités ou contrées sans que cela ne s’apparente à des insultes ou à un manque de considération.
Pour revenir à votre question, à Batna, effectivement, des étudiants ont fait une marche, mais c’était une marche politique de sympathisants de Benflis qui ont voulu récupérer cette boutade, la sortir de son contexte, puisque propice pour porter des coups bas en cette période campagne électorale.
Dire que Sellal n’aime pas les chaouis est un non sens car les chaouis sont des amzighs et Sellal est un amazigh. Essayer de détourner cette plaisanterie en tentant de lui donner une dimension excessive, disproportionnée et exagérée relève de la malhonnêteté et de la mesquinerie politiques.
Vous pensez donc que ce sont là des réactions politiciennes ?
Ce qui est sûr c’est que cette plaisanterie qui a été prononcée en off, c’est à dire non publique, a été récupérée pour porter un coup au Premier ministre qu’il était et surtout au Directeur de campagne qu’il est. Ses adversaires politiques essaient de faire d’une blague une affaire d’État. Mais c’est peine perdue. En politique, on gagne ou on perd au travers des urnes et non en faisant appel aux vieux démons du tribalisme et de la discorde.
Vous savez en politique, on vous fait payer le moindre faux pas, la moindre faute mais de là à faire d’une blague une affaire politique ça c’est effectivement une blague de mauvais gout.
Tout ceci me rappelle qu’en tant que Président du groupe parlementaire du FLN, j’avais été le premier à initier, il y a déjà un an et demi, un appel à un quatrième mandat du président Bouteflika. Je suis en fait resté fidèle à moi même et à mon engagement, sans faille, depuis 1999, en apportant mon soutien, qui ne s’est jamais démenti depuis cette date, au moudjahid, au militant et au président de la république qui a réussi à réconcilier les algériens, en apportant la paix et la stabilité à notre pays qui était en proie au terrorisme le plus abject, et qui était guetté par la division et la dislocation. Cela m’a valu effectivement une volée de bois vert et un tir de barrage de la part même de militants de mon propre parti. Là je peux comprendre les réactions indignées ou contraires d’adversaires politiques.
Mais de là à prendre pour prétexte une plaisanterie légère pour tirer au canon sur Abdelmalek Sellal n’est pas acceptable ni d’un point de vue moral ni d’un point de vue éthique car le ton même dont elle a été prononcée et l’affection de celui qui l’a exprimée, dénote de la manière la plus évidente, qu’il n’y a là aucune intention de nuire ou de porter préjudice à qui que soit.