Le conflit qui oppose les villageois de Tafraout et de Koukou à la société de distribution d’électricité et de gaz risque de durer plus longtemps. Après quelques jours de la fermeture du siège de cette société à Aïn El Hammam on ne semble pas trouver une solution consensuelle entre les deux parties. Depuis mercredi dernier, des villageois observent un rassemblement devant l’entrée de cette agence tout en maintenant cette dernière fermée.
En fait, le conflit est né suite à l’arrêt des travaux du chantier de raccordement de ces villages en gaz de ville. Les villageois font état de manque de matière évoquant quelque 2 600 mètres linéaires de tubes qui seraient derrière cet arrêt. Aussi, les villageois refusent d’ouvrir l’agence de Aïn El Hammam avant de voir l’entreprise reprendre le travail. Selon les représentants de ces derniers, la fermeture est non négociable jusqu’à aujourd’hui. Cette date est donnée comme un ultimatum à la reprise des travaux ou le maintien de l’action avec une autre que les villageois présentent comme un atout entre leurs mains. En effet, ces derniers menacent de boycotter les élections de jeudi si les travaux ne reprennent pas aujourd’hui.
Sur place, beaucoup de villageois considéraient que les autorités locales n’étaient pas prêtes au dialogue. Le chef de daïra, ajoutent-ils, avait refusé de rencontrer la délégation mandatée en exigeant de ne pas recevoir dans son bureau plus de quatre personnes. La réponse était aussi sèche de leur côté car, expliquent-ils, ces derniers lui avaient signifié qu’il devait venir parler avec les citoyens sur les lieux de l’action. L’action qui était encore en vigueur hier devait prendre fin si les travaux reprennent à la date réclamée, c’est-à-dire, aujourd’hui.
Les villageois attendent impatiemment ce moment de déblocage, étant conscients, selon leurs affirmations, des désagréments causés à leurs concitoyens qui ne peuvent pas accéder à l’agence locale. Par ailleurs, notons que les actions de fermeture de sièges de mairies se poursuivaient encore alors que la campagne électorale battait son plein. La commune de Sidi Naâmane était la dernière à subir les foudres des citoyens de plusieurs villages dont le plus grand Zeboudj Kara. Les protestataires, qui ont fermé la route menant au siège de la wilaya de Tizi Ouzou réclament surtout l’écoute. Dans beaucoup d’actions de ce genre, nous avons recueilli un grand nombre de témoignages confirmant la volonté des populations de dialoguer avec les responsables locaux. Selon les mêmes témoignages, les actions de protestation visent à attirer l’attention sur des problèmes vécus durant des années.
Les fermetures en question ne visent donc pas à régler les problèmes mais à trouver des solutions concertées. C’est d’ailleurs le cas des CET (Centres d’enfouissement technique) à l’arrêt dans plusieurs communes. Alors qu’un certain discours tente de faire porter le chapeau aux citoyens qui s’opposent; il convient de signaler que la réalité est tout autre sur le terrain. A Mizrana, les citoyens qui s’opposent argumentent par la proximité de ce lieu de leurs villages. A Boubhir, c’est la même chose.
Mais ce que beaucoup ne disent pas, c’est que ces mêmes villageois proposent d’autres terrains d’assiette comme alternatives. Une autre cause de la peur qui les pousse à refuser réside dans le CET de Oued Falli. Ce dernier, malgré les promesses de plusieurs ministres, demeure encore sans station de filtration des léxiviats. Sans celle-ci, les eaux des nappes environnantes sont automatiquement polluées avec tous les dangers que cela représente pour les populations.