La ville de Tadmaït, à 20 kilomètres à l’ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, a été le théâtre de violents affrontements entre des citoyens et les forces de l’ordre dans la soirée de vendredi dernier.
Ces citoyens avaient surpris deux éléments de la garde communale en train de mettre le feu à un verger (arbres fruitiers, dont des oliviers) situé à côté d’une cité appelé «Baghdad», périphérique au centre-ville de Tadmaït.
Leur colère en ces temps de canicule et d’incendies de forêt les a conduits à arrêter les deux pyromanes et à les passer à tabac avant de les mener vers le siège de la commune de Tadmaït d’où ils devaient être livrés à la police.
Curieusement, l’intervention de la police, vers 22 heures, a mis le feu aux poudres et a déclenché de violentes escarmouches lors desquelles les forces de l’ordre et les citoyens s’échangeaient des projectiles.
Des pierres et toutes sortes d’objets, d’un côté, et des grenades à gaz lacrymogène, de l’autre.
Cela après que les citoyens ont tenté de fermer à la circulation la route nationale n°12 pour exprimer leur mécontentement.
Les escarmouches ont duré plusieurs heures. Selon nos dernières informations, l’un des deux gardes communaux lynchés par la population se trouve dans un état grave au CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou où il a été évacué en urgence avec son camarade d’infortune.
Personne, du côté de l’hôpital, ne pouvait donner un pronostic à son sujet mais des sources hospitalières disent qu’il se trouvait, jusqu’à hier après-midi, dans le coma.
Des informations contradictoires ont également été avancées au sujet de son état de santé.
Ce qui est sûr, en revanche, c’est que les deux mis en cause, suspendus de leur fonction jusqu’à ce que la lumière soit faite sur cette affaire, seront auditionnés par la justice puisque les citoyens de Tadmaït ont décidé de déposer une plainte contre eux.
Après la propagation de cette information, beaucoup de supputations ont pris naissance au sein de la population concernant justement les dizaines de foyers d’incendie qui ravagent depuis quelques semaines les forêts de la wilaya de Tizi Ouzou, notamment avec la canicule qui y sévit.
Surtout que, dans cette wilaya, les incendies de forêt sont devenus monnaie courante à chaque saison estivale.
Les gens ayant toujours en mémoire la colère de la population de la localité d’Ath Yahia Moussa, durant l’été 2008, qui a protesté contre les éléments de l’ANP qu’elle accusait de provoquer ces incendies dans leur lutte antiterroriste.
Pour rappel, en 2007, les feux de forêt ont provoqué d’énormes dégâts et la mort de six personnes, dont une femme et ses deux enfants, dans la daïra de Beni Douala.
