Les auditeurs de Radio Algérie Internationale ont dû changer de fréquences hier matin. L’émission «100% politique», diffusée en clair entre 10h et 11h, s’est, en effet, transformée en «100% joute oratoire» ayant opposé le premier secrétaire du Front des forces socialistes (FFS) à l’animatrice. Les deux parties n’étaient pas sur la même longueur d’onde dès le début de l’entretien.
Estimant que le constat que fait le FFS de la situation politique du pays est connu et répété depuis des années, la journaliste cherchait donc à faire parler Karim Tabou sur l’alternative à la crise et la situation organique de la formation de Hocine Aït Ahmed. Elle voulait, également, savoir ce que son invité pensait des différents projets de lois dits des réformes, actuellement en discussion à l’Assemblée populaire nationale, comme elle voulait connaître sa position par rapport aux prochaines élections législatives qui doivent se tenir durant le deuxième trimestre de 2012.
De son côté, le premier secrétaire du parti, trouvant que la situation du pays est toujours la même, sinon qu’elle s’est aggravée, s’employait à identifier les différents foyers de crises qui minent le pays et empêchent la société dans toutes ses composantes de voler de ses propres ailes.
La joute oratoire a ainsi remplacé le débat pendant une heure au point où il était difficile aux auditeurs de saisir une idée claire sur les différents sujets évoqués à l’antenne surtout dans la première demi-heure du programme. La tension était à son comble, l’animatrice était dans une tranchée et son invité dans une autre. Par bribes, on a pu, cependant, savoir que le FFS, après les meetings de Mascara, Alger et Beni Ourtilane, irait prochainement à la rencontre de ses militants et sympathisants à Tébessa et Souk Ahras. «Lorsque vous allez dans certaines wilayas de l’intérieur du pays, vous allez découvrir que l’activité politique est quasiment impossible», renseigne-t-il. «L’exercice politique n’est pas difficile, il est impossible. Les seuls partis qui activent sont ceux qui disposent des moyens de l’Etat et ceux qui soutiennent le discours du pouvoir», ajoute M. Tabou.
On a pu également entendre le premier secrétaire du FFS qualifier de «réformes cosmétiques» et de «gros mensonge» les «les réformes politiques» annoncées par le président de la République, en avril dernier, et dont la mise en œuvre a été confiée au ministère de l’Intérieur. Pour lui, la situation du pays s’est plutôt compliquée : «En janvier, il était possible de manifester à Alger ; plus maintenant !» Pour le reste, la journaliste n’a pas obtenu de réponses à ses questions, l’invité du jour s’étant refusé à répondre simplement par oui ou par non à des interrogations qui, selon lui, en appellent d’autres.
Djamel Chafa