L’amélioration du cadre de vie du citoyen assortie d’une expansion urbaine qui tient compte de la prévention et de la gestion des risques majeurs, ont été les thèmes abordés, hier, à Alger, par des experts dans différents domaines.
La croissance urbaine que connaît le nord de l’Algérie, avec une densité de 2.500 habitants par km² à Alger, entraînant une agression tous azimuts de l’environnement, ont amené ces experts ayant animé une table-ronde au forum d’El Moudjahid sur « l’expansion urbaine et ses variantes », à « insister » sur la prévention des risques majeurs et des catastrophes naturelles (séisme, inondations…).
Ils ont ainsi mis l’accent sur la prévention, expliquant que la partie nord du pays (littoral) où le taux de concentration de la population atteint les 65 %, reste « vulnérable aux catastrophes naturelles ».
Selon l’inspecteur général au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Mekhlouf Nait-Saâda, le nombre d’agglomérations est passé de 94 en 1966 à un millier selon les dernières statistiques (2010), avec tout ce que cela suppose comme commodités nécessaires à la vie des citadins, comme les réseaux d’assainissement, de gaz, d’électricité, les infrastructures routières et de transport…
En ce sens, il a recommandé la mise en place d’un Code de l’urbanisme avec « l’implication directe » des collectivités locales dans la gestion des zones urbaines.
M. Nait-Saâda a fait savoir que tout le nord de l’Algérie fait l’objet actuellement d’une étude menée par le Centre de géni-parasismique (CGS) qui va mettre en exploitation un laboratoire « unique » en Afrique et au Moyen-Orient, à même de mesurer à une échelle grandeur nature le comportement des constructions aux séismes.
Il a ajouté, dans le cadre de cette étude, que tous les terrains susceptibles de présenter un risque naturel ou énergétique seront délimités et recensés, ajoutant que désormais, le permis de construire est établi par un architecte et un ingénieur pour une meilleure étude de sol.
Dans le même contexte, M. Abdelkrim Chelghoum, professeur en génie parasismique à l’université de Bab Ezzouar et président du Club des risques majeurs, a recommandé de lancer, avant un quelconque projet, des études d’impact.
Relevant « le manque d’études de sol sérieuses », il a mis l’accent sur la « nécessité » de ces études qui dicteront la démarche à suivre afin de tenir compte des principes directeurs concernant les risques et les principes de précaution, de prudence de concomitances de participation et de correction à la ressource.
Il a ainsi cité le cas de complexes immobiliers implantés sur des terrains situés sur des lits d’oued à Alger, de même que la construction à Boumerdès (Oued Tatareg), par un organisme public, d’immeubles sur un terrain qui est en train de glisser, a-t-il dit.
Regrettant ces « négligences », le professeur Chelghoum a également illustré ses propos par « le licenciement de sept ingénieurs par le Centre de contrôle technique (CTC) d’une wilaya de l’Est du pays (Batna) pour avoir émis un avis défavorable sur un ouvrage d’art achevé et livré ».
« J’ai reçu le rapport de ces ingénieurs. Je l’ai approuvé après l’avoir consulté et bien étudié », a-t-il affirmé, estimant qu’ »au lieu de les licencier, leur organisme aurait du exiger une autre expertise ».
Abondant dans le même sens, le représentant de l’Ordre des experts et architectes, M. Hamid Boudaoud, a appelé à « impliquer davantage » les collectivités locales dans le cadre de l’information et de la sensibilisation des citoyens quant aux risques majeurs, relevant que des « investissements colossaux sont consentis dans les projets sans que la ressource humaine ne soit valorisée ».
« Le personnel des collectivités locales, notamment les directeurs techniques ont grandement besoin de recyclage et de mise à niveau, ce qui explique en partie le manque de gouvernance constaté au sein des ces entités », a regretté M. Boudaoud.
La table ronde qui a regroupé hier au centre de presse d’El Moudjahid des représentants d’institutions publiques et des spécialistes sur le thème de l’expansion urbaine et ses répercussions sur le thème, sur le bien-être des citoyens et sur le tissu économique a été suivie par un large public, et les représentants des médias ont contribué au débat. M. Aït Saâda, inspecteur général au ministère de l’Habitat et de l’Urbanisme, M. Lahmar, ces au ministère des Travaux publics, MM. Aït Amara et Terra Messaoud représentants du ministère des Ressources en eau, M. Belkhodja, directeur de la ville au ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, le Pr Chelghoum Abdelkrim, consultant international en génie parasismique, M. Abdelhamid Boudaoud, président du collège des experts architectes, M. Boubekeur Mohamed, consultant international prévisionniste et consultant international sur les risques majeurs.
Le tissu urbain absorbe de plus en plus de populations
Pour M. Aït Saâda, représentant du ministère de l’Habitat, la ville absorbe de plus en plus de populations. C’est aux différents acteurs de l’urbanisation qu’il appartient de définir par leurs recherches, ce que sera le paysage urbain, quel style d’habitat ou centre devront le caractériser. L’attractivité de la ville en dépit même des dysfonctionnements qu’on y rencontre est intense.
Cela crée une accélération des flux, car la ville offre malgré tout des opportunités importantes. Il existe de grands déséquilibres en matière de logement, d’emploi, de transports. Dans des agglomérations encore mal équipées où le développement de l’activité productive présente de grands retards par rapport à l’évolution numérique de la population, la situation de crise dans certains secteurs, notamment en matière de logement et d’emploi, fait que le sujet demeure préoccupant.
Nécessité d’une large concertation
Cela étant, note M. Aït Saâda, chaque commune dispose d’un plan d’urbanisme qui assure concernant le logement, l’acte de bâtir. L’activité, selon l’orateur, suivi d’ailleurs par le reste des intervenants, nécessite une large concertation. Pour M. Belkhodja, représentant le ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, la question urbaine s’est emballée au lendemain de l’indépendance, avec des taux de croissance de population extrêmement élevées.
Une évolution mal assumée
Il reste que cette évolution est mal assumée, il y a un décalage parfois important avec la réalité. L’orateur a rappelé l’élaboration d’un schéma national d’aménagement du territoire, document opposable à tous les acteurs et les grandes actions qui en sont la substance. M. Belkhodja assure, que la question urbanistique génère beaucoup de problèmes au sein de la ville, comme entre les villes. Il y a des situations de tension parfois qui rappellent des accès de violence dans la cité. M. Boudaoud, président du Collège des experts architectes, relève pour sa part que l’investissement sur les ressources humaines reste la portion congrue.
Mauvaise gouvernance et manque de maturation des sujets
Il relève la mauvaise gouvernance qui caractérise nos villes et les projets dont beaucoup d’entre eux manquent de maturation, ce qui crée des déséquilibres. L’orateur note qu’il y a des réalisations de barrages, adduction d’eau, dessalement de l’eau de mer etc., mais à quel prix et de quelle manière. M. Boudaoud relève lui aussi l’absence de coordination et de communication entre les acteurs de l’urbanisme. Pour M. Lahmar, représentant du ministère des Travaux publics, l’institution a réalisé depuis 2005, 5.000 projets pour un montant de 30 milliards de dollars.
35 à 45 milliards de dollars pour le secteur des travaux publics
A l’horizon 2014, ce sont des investissements de l’ordre de 35 à 45 milliards de dollars qui sont prévus pour le secteur. Le réseau routier comporte 180.000 km dont 27.000 km de routes nationales, 24.000 en routes de wilaya, 60.000 en chemins communaux.
Il y a 36 plate-formes aéroportuaires, 40 ports de pêche. Le schéma directeur routier 2005-2025 adopté par le Conseil du gouvernement du 24 avril 2007 trace un grand nombre d’objectifs à travers la réalisation d’infrastructures (l’autoroute Est-Ouest, 1.720 km, les 2, 3 et 4e rocades routières (700 km), la rocade des Hauts Plateaux (1.300 km), la modernisation du réseau existant, la réalisation d’aménagements urbains pour la décongestion de la circulation, le parachèvement de la Transsaharienne, l’aménagement des pénétrantes Nord-Sud reliant les routes côtières,
l’autoroute Est-Ouest, la rocade des hauts plateaux, les rocades au sud du pays, l’aménagement des routes côtières, le désenclavement du Sud et des Hauts plateaux, les pénétrantes autoroutières de Jijel et Béjaia raccordant le port de Djendjen et le pôle économique de Béjaia à l’autoroute Est-Ouest.
Difficultés dans la gestion des infrastructures
L’orateur a relevé des difficultés dans la gestion d’infrastructures en milieu urbain en raison d’agressions qui affectent les sites routiers maritimes aussi. Pour M. Terra Messaoud, représentant du ministère des Ressources en eau, de 13 barrages qui existaient en 1962, on dispose aujourd’hui de 67 barrages qui sont en exploitation pour 7 milliards de mètres cubes.
Pour faire face aux pénuries, le ministère a engagé du travail de réhabilitation qui a donné naissance à partir de 2000, à l’Algérienne des eaux et à l’Office national d’assainissement.
100.000 km de canalisation d’eau
En termes d’infrastructures, on compte 100.000 km de canalisation qui fait, note l’orateur, que l’Algérie est le seul pays qui dispose d’une politique intégrée (rurale et urbaine). Avec la mobilisation des ressources, il y a aujourd’hui de l’eau qui est disponible. Il a été fait appel aussi à l’expertise internationale et un programme de mise à niveau, engagé pour les réseaux de distribution. Il s’agit d’un important travail de réhabilitation qui touche à ce stade 44 villes (en programmation).
Une politique de mise à niveau des réseaux
Il s’agit donc d’une politique de mise à niveau de réseaux pour assurer un service convenable. S’agissant du dessalement de l’eau de mer, des efforts importants ont été engagés.
Le transport de l’eau se fait aujourd’hui, note l’orateur, sur de grandes et longues distances. L’on traverse de vastes zones, se pose la question de la sécurisation des ouvrages en certains points du territoire où l’on constate que des constructions sont réalisées sur de grandes adductions, d’où de graves problèmes qui sont engendrés.
La table ronde d’aujourd’hui : une grande opportunité
Pour M. Aït Amara, représentant du ministère des Ressources en eau, en charge de la politique d’assainissement, la table ronde d’aujourd’hui au centre de presse d’El Moudjahid, présente une grande opportunité, à la veille de la commémoration de la journée mondiale de l’Eau, célébrée le 22 mars de chaque année.
La question de l’eau est directement liée au grand défi urbain, note l’orateur. La question de l’assainissement n’est pas facile à régler, relève l’orateur. Les autorités avaient pour mission d’assurer une alimentation régulière en eau en faveur de la population.
Des investissements importants consentis
Des investissements importants ont été consentis à cet effet. Aujourd’hui se pose la question de savoir comment cette eau est distribuée. Pour cela, des investissements ont été consentis là aussi qui ont exigé des moyens financiers énormes. Il y a 10 ans, on recensait, note l’orateur, une trentaine de stations d’épuration pour un débit de 90 millions de mètres cubes. La moitié de ce réseau était en panne, ces stations étaient confiées à des APC qui étaient dépourvues de moyens. En 2001, il a été créé un office national d’assainissement.
Plus de 100 stations d’épuration en service
En 2011, on recense plus de 100 stations d’épuration en exploitation, une cinquantaine sont en cours de réalisation et à horizon 2014, toutes les petites agglomérations seront pourvues de telles stations. Outre la réalisation de la station d’assainissement, il est également consenti des extensions de réseaux.
45.000 km de réseaux prévus
Pour le quinquennal, il est prévu la réalisation de 45.000 km de réseau. La réalisation de ces stations d’assainissement ont une importance considérable en matière de préservation de la santé publique, ils permettent d’éviter la propagation de maladies à transmission hydrique. 900 millions de mètres cubes sont épurés sur une capacité d’épuration de 1,2 à 1,3 milliard de mètres cubes. Notre objectif va aussi à l’éradication des fosses septiques, note l’orateur.
Une expansion urbaine qui s’est faite à partir de greffes
Intervenant à son tour, le Pr Chelghoum consultant international en génie parasismique, relève que l’urbanisme reste une science et un art de l’ordonnancement urbain. Depuis les années 70, note-t-il, l’expansion urbaine s’est faite sur la base de greffes urbaines. L’orateur rappelle les principes directeurs qui prévalent dès lors qu’il s’agit de la prévention des risques, à travers le principe de précaution, de prudence, de partipation, de l’intégration des techniques nouvelles.
Le Nord particulièrement exposé
Le professeur Chelghoum rappelle que le nord du pays est particulièrement exposé en termes de risques majeurs (inondations, séismes) tout le monde a vécu cela, dit-il. Cela relève des problèmes d’urbanisme. Il s’agit de dommages causant mort d’hommes et dommages matériels considérables.
Infrastructures urbaines, routières, ferroviaires, aéroportuaires, barrages se situent dans des zones à risques majeurs. Le Pr Chelghoum suggère une pause qui permettra de faire le point. Si l’on continue dans cette voie, il va y avoir une situation de blocage. Et encore, dit-il, les grandes métropoles ne sont pas agressées par un risque majeur sévère.
Boumerdès, ou ce qui ne doit pas se renouveler comme erreur
L’orateur note tout de même l’exemple de Boumerdès où lorsque la région a été affectée par le séisme, l’acheminement des secours a été difficile. L’urbanisme pour le Pr Chelghoum doit pouvoir favoriser les usages domestiques et pratiques. Il doit pouvoir permettre un plaisir pour les yeux. Il s’agit aujourd’hui de faire le point sur ce qui a été réalisé en associant tout le monde dans la recherche de solution les plus viables.
Zones urbaines, ou zone à fort aléa
M. Boubekeur Mohamed, prévisionniste et secrétaire général du club sur la prévention des risques majeurs, relève que les zones urbaines sont des zones à fort aléa. L’orateur rappelle l’existence de la loi sur les risques majeurs et la nécessité d’en assurer l’application. Il s’agit d’une loi qui constitue notre fierté, note M. Boubekeur, et qu’on ne retrouve pas dans beaucoup de pays. La loi impose l’information du citoyen, elle impose aussi la sensibilisation du scolaire jusqu’aux citoyens.
Nécessité d’une médiatisation de la prévention
L’orateur souhaite voir les médias spécialisés, des équipes dans la connaissance des risques majeurs et dans la prévention de ces risques. Cela éviterait beaucoup de mauvaises interprétations, dit-il. M. Boubekeur parle de la conception de nos cités urbaines dotées très souvent de voies étroites, qui occasionnent une gène considérable au cas ou des secours devraient intervenir. On a beau jeu alors de dire que ces secours ne sont pas arrivés à temps. Le problème est de concilier les exigences avec la densité urbaine. Toute le monde est normalement approvisionné en eau aujourd’hui, mais combien de portes de secours de lutte contre les incendies trouve-t-on pour ne citer que cet exemple, note l’orateur.
S’agissant des voies de communication, se pose la question de l’acheminement des secours, comme cela a été souligné déjà, en cas de risque. Dans le débat, M. Boudaoud, s’interroge sur l’inexistence au niveau communal d’un dossier sur les risques majeurs.
Inadaptation des installations pour les handicapés
Le Pr Chelghoum, évoque pour sa part, l’inadaptation des infrastructures et installations urbaines à l’égard des handicapés. M. Aït Saâda, note que le citoyen doit pouvoir accéder à l’information. Il sera alors normal de le sanctionner en cas de non conformité à la loi, s’agissant notamment de questions liées à l’urbanisme.
Le droit à la ville, un droit universel
Le droit à la ville, ou à l’urbanisme, est un droit universel note l’orateur. Il faut simplement s’assurer que l’attractivité de la ville s’accompagne de tous les dispositifs permettant une évolution harmonieuse pour les citoyens et tous les autres bénéficiaires. Comment réoccuper rationnellement le territoire national, c’est un défi majeur aujourd’hui, relève l’orateur.
Le développement de l’industrie, la sécurité des installations nous interpelle aujourd’hui, relève M. Aït Saâda, pour que la politique de développement puisse se déployer de la manière la plus rationnelle possible. Selon le Pr Chelghoum, répondant aux questions de l’assistance, on connaît les risques qui peuvent agresser la partie nord du pays en particulier les risques majeurs. Il s’agit de gros enjeux qui mettent en cause les citoyens, les institutions, tous interpellés.
Acheter la mort avec son propre argent
Le Pr Chelghoum revenant sur les conséquences du séisme de Boumerdès, relève que les gens ont acheté la mort avec leur propre argent. Il s’agit de constructions ayant subi le contrôle technique du CTC, des habitations ou édifices répondant aux normes, mais l’expertise qui a été diligentée a montré que l’étude des sols qui a été faite était fausse. On a alerté la puissance publique.
Le diagnostic du vieux bâti
Le plus important, note le Pr Chelghoum, c’est qu’aujourd’hui on doit mobiliser les organismes nationaux et autres experts pour faire le diagnostic du vieux bâti, la fiabilité des ouvrages d’art. Cela se fait, et on peut proposer des méthodes de réhabilitation. On a proposé un code de l’auscultation. Cela existe ailleurs notamment aux Etats-Unis et plus spécialement en Californie. Il est impératif et vital à la fois de gérer la pré-catastrophe, relève le Pr Chelghoum. La guerre se prépare en temps de paix, relève à ce sujet, M. Boubekeur Mohamed, prévisionniste.
400 ingénieurs/an formés
Nous formons 400 étudiants qui sortent chaque année de l’USTHB. Il faut savoir utiliser ces compétences. Le Pr Chelghoum souligne qu’il est nécessaire de faire participer la communauté scientifique. Commençons d’abord par la circulation de l’information, note également à cet égard, M. Boubekeur et notamment l’information concernant la prévision des risques majeurs.
L’enseignement des risques majeurs n’existe pas
L’intervenant note qu’on ne trouve pas une seule université dans le pays, en dehors de certains établissements, où est enseigné un module sur les risques majeurs… Ce module ne se trouve même pas dans les programmes enseignés au sein de l’EPAU. Il y a des réalisations certes, note M. Boubekeur, on parle aussi d’extension, mais on oublie trop souvent les questions de sécurité.
La gestion des risques doit accompagner les projets
Aït Saâda, répondant aux questions des participants, souligne que la gestion des risques doit accompagner tout projet. Il y la prévention, aspect sur lequel il faut axer tous les efforts. Il faut savoir aussi adapter toutes les situations aux risques potentiels encourus. L’étude des sols est un aspect important chaque fois qu’il s’agit de réfléchir à la domiciliation d’un projet. Il y a nécessairement des interactions entre tous les acteurs pour l’amélioration du cadre de vie.
La réglementation pour normaliser le risque
Tout doit passer par la réglementation pour normaliser le risque, note M. Lahmar, représentant du ministère des Travaux publics. Le risque doit se référer à un code, dit-il. Nous avons pour notre part tiré les leçons de la tragédie de Boumerdès en 2003, ajoute l’intervenant. Pour M. Belkhodja, le risque on vit avec.
Un chapelet de villes nouvelles
L’option hauts plateaux on peut la voir, fait remarquer l’intervenant, comme un chapelet de villes nouvelles. Il faut dès lors organiser tout cela à partir de démarches participatives, et s’assurer d’un encadrement juridique. M. Terra Messaoud, du ministère des Ressources en eau, relève qu’il y a un problème d’organisation dans le choix des sites notamment.
Ne faire que ce qui est possible
Il y a des lieux totalement inaccessibles ou en tout cas qui nécessiteraient des investissements énormes, juste pour le raccordement de l’eau. Parfois la demande précède la construction, elle-même. Il est nécessaire de choisir des sites où il est possible de régler les problèmes d’alimentation en eau ou le reste et s’attaquer à ceux relevant de l’assainissement. Il faut nécessairement pour cela des études d’impact. Construire sans l’existence d’un point d’eau à proximité est vraiment problématique. Aujourd’hui, nous allons chercher l’eau de plus en plus loin, et cela coûte excessivement cher. Ceci étant, l’eau est gratuite, mais il y a les services qui eux, sont payants.
Des infrastructures à l’urbanisme en hausse
Le représentant de la DGSN a évoqué l’importance de la police de l’urbanisme, qui nécessite, dit-il, une formation spécialisée. Il a fourni des statistiques qui montrent que les délits en matière d’urbanisme, construction sans permis, libéralités prises dans le cadre de la construction en infraction avec la loi, etc., sont en hausse exponentielle.