Le tabac, un mal récurrent qui prend, chaque jour des proportions de plus en plus inquiétantes, un mal qui nuit non seulement à la santé, mais également aux « bourses » puisque la moyenne des dépenses d’un fumeur est de 3 500 dinars par mois dans le cas où ce dernier dispose d’un salaire car dans le cas contraire « la dépendance » amène à d’autres débouchés.
Ils sont vieux, jeunes, et moins jeunes à s’adonner à ce poison. Griller une cigarette est apaisant mais la santé ne passe-t-elle pas avant ? D’aucuns ne nient que « fumer nuit à la santé ». Ce même mot revient chaque année pour devenir cette répétition répandue sans aucune portée puisque le nombre des fumeurs ne cesse de s’accroître au fil des années. Les statistiques établies dans ce sens font froid au dos
Suffit-il donc d’une Journée internationale sans tabac (31 mai de chaque année) pour dissuader les fumeurs à cesser de s’empoisonner ? Assurément pas ! Jusqu’ici, ni les rencontres scientifiques, ni les journées de sensibilisation organisées ici et là, ni moins encore l’interdiction de fumer dans certains espaces publics n’ont réussi à lutter efficacement contre ce fléau
Ceci dit, ce «suicide à petit feu», comme le qualifient les spécialistes de la santé, n’épargne désormais personne. Si certains y voient une évasion dans un quotidien stressant, d’autres en ignorent les réelles raisons et surtout les conséquences, la consommation de tabac, car faudrait-il le rappeler est à l’origine d’environ 15 000 décès annuellement dans notre pays.
LA FEMME DE PLUS EN PLUS…FUMEUSE !
Si dans un passé pas très lointain, la consommation du tabac était juste à la portée des hommes, on assiste depuis quelques années à la généralisation du phénomène, y compris parmi les femmes. Pour des raisons que même les spécialistes n’arrivent pas à définir, la femme algérienne est de plus en plus fumeuse
Il faut y croire même si cela demeure un tabou dans certaines familles. Selon une étude récente, et une enquête effectuée en 2008, la dernière en date, par Global Youth Tobacco Survey (GYTS), un organisme chargé de la lutte anti-tabac auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la prévalence du tabagisme chez les femmes algériennes avoisine les 10%
Les auteurs de cette étude réalisée dans trois wilayas (Sétif, Constantine et Oran), ont prévu une hausse de ce phénomène dans les années à venir. En dépit de l’absence d’études et d’enquêtes tangibles, les spécialistes estiment que ce «fléau» a atteint des proportions alarmantes.
ARRÊTER DE FUMER : «PAS FACILE !»
Beaucoup de fumeurs veulent arrêter de fumer mais ne le font pas… Étant une sorte de drogue, après consommation durant de longues années, la cigarette crée une dépendance, donc s’y détacher «n’est pas du tout chose facile», comme le confirme Hamid, fumeur depuis près de dix ans. Selon lui, si le temps était à remonter, « le premier jour de la première cigarette serait carrément effacé. «Hélas, impossible de remonter le temps et le meilleur moyen d’arrêter est d’aller demander conseil à son médecin ou au pharmacien du coin.
En réponse, Nacer, pharmacien à Kouba estime que, contrairement aux années précédentes il existe bel et bien, « des patchs capables d’aider le fumeur à se libérer de sa dépendance et ainsi cesser de fumer ». Cependant, cela ne peut suffire affirme-t-il encore, sans une réelle volonté de par le fumeur à mettre un terme à la destruction orchestrée de sa santé.
Farid Houali