Système d’information des banques publiques : Un audit au bout du compte

Système d’information des banques publiques : Un audit au bout du compte

bouzid chalabi

La commission d’enquête relevant de la Banque d’Algérie s’apprête à demander aux banques et établissements financiers de mener des audits de leur système d’information sur la base d’un cahier des charges exhaustif et uniformisé.

C’est le gouverneur de la Banque d’Algérie Mohamed Loukal qui l’a annoncé lors de son intervention à la journée sur la modernisation des banques, organisée par l‘Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef) qu’a abrité hier le Centre international des conférences Abdelatif-Rahal à Alger. « Une démarche rendue nécessaire pour une gestion efficiente des banques à même d’élargir la gamme des produits et services à la clientèle notamment aux investissements productifs et surtout l’industrie manufacturière ».

Autrement dit, nos banques et établissements sont appelés à procéder à une meilleur expertise dans l’octroi de crédits d’investissements et surtout de privilégier les projets à grande valeur ajoutée. Le gouverneur a ajouté dans ce sens : « Dans la sphère bancaire, la réforme de la gouvernance des banques doit constituer un axe majeur guidé par des principes d’autonomies ».

Et d’assurer que la Banque d’Algérie demeure à l’écoute des banques pour les accompagner dans leur démarche de réforme. « Dans ce sens, la BA consacre des efforts importants et permanents », a fait savoir M. Loukal. Comme il a signifié « la nécessité à ce qu’un climat de confiance existe entre la banque et sa clientèle ». Pour ce faire, « les banques doivent multiplier l’intermédiation ». En guise de conclusion, le gouverneur a énoncé des observations sur la sphère bancaire et les défis à relever.

Pour sa part, le ministre des Finances Abderrahmane Raouya, invité à prendre la parole, a déroulé une avalanche de chiffres pour le moins éloquents sur les dépenses du pays. Et devant ce constat, « la réforme financière, en particulier celle du système bancaire, constitue un jalon décisif des réformes structurelles qui devront favoriser l’émergence de l’économie pour la mettre sur la voie de la croissance », a jugé le ministre. Parmi ces réformes, Raouya a cité « l’extension du réseau des banques pour se rapprocher davantage de la clientèle », ce qui est indispensable pour l’inclusion financière.

Ajoutant : «Les simplifications administratives liées à l’ouverture des comptes bancaires et les crédits ». Il s’est aussi prononcé sur les crédits directs consacrés à l’économie qui ont atteint, à la fin 2017, le montant de 7 504 Mds de dinars, « soit 87% de l’ensemble des crédits accordés à l’économie, qui sont de l’ordre de 8 878 Mds de dinars. 45% sont accordés au secteur public, alors que 55% sont réservés aux privé, et dont 74% sont financés par les banques publiques», a fait remarquer M. Raouya.

«Ces chiffres dénotent de l’importance des financements des banques pour le financement de l’économie », a-t-il souligné. Selon lui, « la conjoncture présente est caractérisée par l’augmentation permanente de la demande de besoin de financement ». Face à cette situation, le ministre a appelé à «réformer le système financier afin de le hisser aux attentes des usagers, en matière de collectes de l’épargne, de mise sur le marché des nouveaux produits bancaires, tout en assurant les services de base aux citoyens ». Et d’abonder dans ce sens : «Les réformes engagées toucheront l’amélioration de la gouvernance des banques publiques par un mécanisme d’évaluation permanente et prudentielle défini par les autorités financières ».

L’argentier du pays a, par ailleurs, indiqué que l’amplitude des réformes financières se mesure au traitement réservé aux mesures de régulations administratives du système financier, tel que le contrôle sur le crédit, sur le taux d’intérêt, les barrières à l’entrée sur le marché, les réglementations régissant les institutions financières, la domination des entités publiques et le renforcement des contrôles sur les transactions internationales ». C’est pourquoi, il a jugé que la BA doit jouer son rôle.

A cet égard, il a indiqué que le rôle de la Banque d’Algérie, en tant que producteur des normes et chargé de la supervision du fonctionnement de marché bancaire avec l’autorité bancaire, « revêt d’une importance capitale dans l’exercice qu’il lui est dévolu par la loi ». A cet effet, il a mentionné que « la Banque d’Algérie s’attelle à mettre en place un dispositif réglementaire de la gestion des banques confirmées aux standard internationaux ». Notons enfin que des panels de discussion ont été organisés lors de cette journée et où les panélistes, tous acteurs de la place financière du pays, ont mis en avant leur approche sur la réforme du système financier du pays.