Les spécialistes ayant pris part, samedi à Alger, au 12e forum « Emergy » ont relevé plusieurs lacunes dans le système de santé, « en dépit des efforts consentis par l’Etat depuis l’indépendance ».
Dans ce sens, le Pr Farid Chaoui a cité comme exemple le taux de mortalité maternelle pendant l’accouchement qui demeure élevé au niveau national et celui de la mortalité infantile qui n’a pas encore été ramené à moins de 30 cas pour 1000 naissances vivantes, et ce en dépit de tous les efforts consentis.
La hausse du nombre de personnes âgées qui passera de 6% en 2013 à 12% dans quelques années, avec ce qu’elle implique comme besoins en termes de soins et de prise en charge sociale, compte parmi les défis à relever à l’avenir, a indiqué le spécialiste, estimant qu’ »on ne s’est pas encore préparé pour faire face à cette situation ».
Concernant les maladies chroniques, le Pr Chaoui a souligné que les maladies cardiaques causent le plus grand nombre de décès, expliquant la hausse fulgurante des autres maladies chroniques par le changement du mode de vie d’une part et le vieillissement de la population d’autre part.
Il a également évoqué certains dysfonctionnements, comme l’insuffisance des lits et le déficit enregistré en matière de formation du corps paramédical, outre la répartition inéquitable des médecins spécialistes et des agents paramédicaux à travers le territoire national.
Les dépenses sanitaires des familles algériennes sont passées de 10% durant les années 1990 à 40% ces dernières années, a observé le spécialiste, soulignant que certaines franges sont privées de ce droit.
Pour sa part, le Pr Jean-Paul Grangaud a souligné que le système sanitaire a connu plusieurs étapes depuis l’indépendance, rappelant le rôle de l’Etat dans l’éradication des maladies contagieuses, grâce à une couverture globale des vaccins pour enfants.
Il a ajouté que l’Etat algérien a investi dans la construction des structures sanitaires à travers tout le pays et a consenti d’importants efforts pour leur équipement, cependant « il existe un manque en ressources humaines devant assurer leur gestion ».
Il a, par ailleurs, déploré un manque de planification et de coordination entre les wilayas et le ministère de la Santé.