Les violences ont fait, hier, neuf morts en Syrie, dont sept civils au moment où la trêve, techniquement en vigueur mais continuellement ignorée, entrait dans son deuxième mois, a rapporté une ONG syrienne.
«Cinq civils, dont une femme, ont été tués et 18 autres blessés, dont trois grièvement, par des tirs des forces gouvernementales lors de l’assaut sur le village de Tamanaat al-Ghab, dans la région de Hama» (centre), a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’ONG ajoute que l’armée a mis le feu dans de nombreuses habitations dans le village.
Dans le même temps, les troupes gouvernementales bombardaient à la roquette une autre localité de la même région.
Plus au Sud, un civil a été tué par des tirs des forces gouvernementales à un barrage à Dmeir, à 40 kilomètres de Damas, tandis qu’un autre a été abattu par un tireur embusqué à Douma, à 13 kilomètres de Damas, selon l’OSDH.
Toujours à Douma, un chef rebelle, Abou Adi, a péri lors de combats nocturnes avec des soldats de l’armée du régime de Bachar al-Assad, selon la même source.
Les Comités locaux de coordination (LCC, opposition), qui animent la contestation sur le terrain, ont, pour leur part, fait état de bombardements sur Douma par des chars, ajoutant que des tirs à l’arme lourde étaient aussi entendus. Des affrontements ont également éclaté dans plusieurs localités de la province de Damas, a précisé l’OSDH.
Et dans la province de Deir Ezzor (Est), un officier déserteur a péri à l’aube dans une embuscade des forces régulières, selon l’OSDH.
Samedi, 22 personnes ont été tuées dans des violences en Syrie, en dépit de la présence d’observateurs internationaux déployés par l’Onu pour surveiller l’application de la trêve techniquement en vigueur depuis le 12 avril.
Il s’agit de onze civils, deux déserteurs et neuf membres des forces régulières, dont sept ont été tués dans des combats dans la région d’Idleb (nord-ouest), a détaillé l’OSDH.
Selon les Nations unies, 176 observateurs militaires non armés étaient déployés dimanche à travers le pays. Selon une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, 300 observateurs doivent à terme être déployés pour une durée initiale de trois mois. D’après un décompte de l’OSDH, plus de 900 personnes, dont près de 700 civils, ont péri dans les violences depuis cette trêve officielle, et en près de 14 mois, la répression et les combats ont fait plus de 12.000 morts, en grande majorité des civils.