Le dossier du Maghreb revient indubitablement avec les cas tunisien et libyen
Le ministre a réfuté les allégations selon lesquelles la position algérienne officielle serait restée à l’écart des événements.
Dès son retour de Doha où il a participé à une réunion de la Ligue arabe à propos de la Syrie et avant son audition à l’Assemblée nationale française, Medelci a dû présenter des explications aux sénateurs sur la politique étrangère du pays. Pendant plus de trois heures, le ministre des Affaires étrangères a abordé de nombreux sujets. C’est tout naturellement que la situation dans le Monde arabe a constitué une bonne partie des préoccupation des membres de la commission des affaires étrangères.
Medelci a défendu la politique de l’Algérie sur ce dossier affirmant que les positions adoptées vis-à-vis des mutations en cours sur les scènes arabe et régionale sont responsables. Medelci a eu ainsi l’occasion de présenter un exposé exhaustif de la diplomatie algérienne à la lumière des mutations en cours sur les scènes arabe et régionale. Les fondements de la diplomatie algérienne sont aussi expliqués.
Le ministre a réaffirmé que ces positions émanent des principes qui régissent la diplomatie algérienne depuis des décennies. Il s’agit du soutien aux causes justes, la non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats et le respect des choix et de la volonté des peuples de décider de leur propre destin.
Les relations au niveau des pays du Maghreb arabe ont fait partie de l’intervention du ministre. Medelci a évoqué les conditions économiques et politiques qui, selon lui, constituaient par le passé une entrave, au niveau des régimes, à toute impulsion de l’Union du Maghreb arabe vers un avenir prometteur. Il continue en soulignant que les développements enregistrés ces dernières années ouvrent la voie à un nouveau départ de l’action maghrébine dans sa plus large conception.
Le dossier du Maghreb revient indubitablement avec les cas tunisien et libyen. S’agissant des derniers développements enregistrés dans ces pays ainsi qu’en Egypte et en Syrie, le ministre a réfuté les allégations selon lesquelles la position algérienne officielle serait restée à l’écart des événements. Il a réaffirmé, dans ce sens, que les positions algériennes, parfaitement cohérentes, étaient inspirées du gradualisme au service des intérêts suprêmes de l’Algérie et de ses intérêts stratégiques tant sur le plan régional qu’arabe.
Le ministre, qui a annoncé une prochaine visite en Algérie de responsables libyens de haut niveau, a évoqué l’évolution de la coopération dans le sens de l’édification de relations fraternelles à même de répondre aux aspirations «de nos peuples à la faveur d’une compréhension positive de nos positions». Medelci a aussi souligné l’impératif d’appréhender avec objectivité et réalisme les issues les plus indiquées pour le règlement des crises de manière à préserver les intérêts des peuples.
Cette rencontre était décidée depuis fin septembre dernier à l’invitation du président de la commission des affaires étrangères, de la coopération internationale et de la communauté nationale établie à l’étranger. Elle était inscrite et actée au programme du ministre et de ladite commission bien avant le rendez-vous pris avec les parlementaires français, indique le porte- parole du ministère, Amar Belani. Medelci abordera certainement devant les élus français les transformations dans le monde pour expliquer ce qui conduit l’Algérie à constituer l’exception au Maghreb puisque c’est le seul pays à ne pas avoir sombré dans l’islamisme. Il n’est pas non plus exclu que le dossier sécuritaire puisse figurer parmi les préoccupations des élus français.
La visite de Medelci est prévue demain après celle du ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, qui s’est déplacé avant-hier à Alger.
A Paris, le ministre des Affaires étrangères sera certainement questionné sur le dossier syrien. Le chef de la diplomatie a donné quelques explications à ce sujet lors de l’audition de dimanche. Selon lui, la réunion de Doha, tenue samedi, a abouti à une position très claire. Elle repose sur deux principaux axes, à savoir l’impératif d’aboutir à un règlement de cette crise au niveau arabe et la nécessité pour la Ligue arabe d’oeuvrer en faveur des intérêts de la Syrie et des Syriens. Il a cité dans ce sens le document de protocole pour la mise en oeuvre de la mission d’observateurs arabes à Damas, que «nos frères en Syrie doivent signer».