À quelques heures de la visite de Kofi Annan à Damas, c’est au tour d’Idleb de subir un pilonnage incessant.
L’armée syrienne bombardait violemment, samedi, la ville rebelle d’Idleb (nord-ouest), en prélude à un assaut d’envergure, et cela, quelques heures avant la visite à Damas de l’émissaire international pour la Syrie, Kofi Annan, ont rapporté une ONG syrienne et des militants. « Il s’agit des bombardements les plus violents depuis l’envoi de renforts de troupes cette semaine à Idleb. C’est un prélude à un début d’assaut », a indiqué Rami Abdel Rahmane, chef de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).
« Le pilonnage a commencé à 5 heures du matin, ce sont des bombardements très, très violents », a indiqué de son côté Milad Fadl, militant local de la Commission générale de la révolution syrienne. « Trois immeubles se sont déjà effondrés dans la rue Thalathin, dans l’ouest de la ville », a-t-il indiqué. « Les forces du régime bombardent de l’extérieur de la ville, de plusieurs axes », a ajouté le militant, affirmant que l’opération visait à « faire plier la ville ». Depuis plusieurs jours, des troupes se massaient dans cette province montagneuse et frontalière de la Turquie, faisant craindre aux militants une réédition de l’offensive contre Homs et en particulier son quartier rebelle de Baba Amr, repris le 1er mars par l’armée après près d’un mois de siège et de pilonnage incessant.
D’après les militants, le plus grand nombre de rebelles de l’Armée syrienne libre en Syrie se concentre dans la province d’Idleb, notamment dans le district de Jabal al-Zaouia. Les bombardements violents interviennent le jour de l’arrivée à Damas de l’émissaire de l’ONU et de la Ligue arabe, Kofi Annan, qui doit rencontrer notamment le président Bachar el-Assad et qui devrait discuter d’un cessez-le-feu immédiat, d’une solution politique globale et d’un accès et d’une aide humanitaires.