Si l’on en croit les dernières nouvelles qui nous viennent de Syrie ces derniers temps, le régime de Bachar El-Assad est sur le point de s’effondrer.
Or, après dix jours passés sur le territoire syrien, Patrick Cockburn, journaliste irlandais multirécompensé pour ses articles et ses livres sur le Moyen-Orient, rapporte dans un article publié dans le quotidien généraliste britannique The Independent, une toute autre histoire.
Car si Anders Fogh Rasmussen, le secrétaire général de l’OTAN, déclarait tout récemment que le régime de Bachar El-Assad était sur le point de s’effondrer, le journaliste, dans son article, livre un tout autre témoignage. «Les Syriens et les diplomates étrangers les mieux informés déclarent, au contraire, que les attaques les plus récentes des rebelles sur la capitale ont été repoussées par une contre-offensive gouvernementale», déclare-t-il. De même, ses sources déclarent que «les dernières avancées rebelles qui ont nourri les spéculations à l’étranger sur le fait que le gouvernement syrien serait sur le point d’exploser, sont à expliquer en partie par une nouvelle stratégie de l’armée syrienne. Cette dernière se retire des avant-postes et des bases indéfendables et concentre ses troupes dans les villes et les villages», écrit notamment Patrick Cockburn à propos des combats en cours depuis deux ou trois semaines autour de Damas et rituellement présentés comme un nouvel épisode décisif de la guerre. Après Damas, le journaliste s’est ensuite rendu à Homs, «le cœur de la révolution», désormais «majoritairement tenue par les forces loyalistes d’ El-Assad», témoigne-t-il. Il ajoute que cela «relativisait quelque peu certaines récentes victoires islamistes contre des bases et camps isolés dans le secteur d’Alep». Selon lui, «non seulement le régime syrien n’est pas près de s’effondrer, mais il domine la situation militaire et politique».
Enfin, le journaliste, dans son article, signale l’atroce vidéo, que «les grands médias ont à peine mentionnée», montrant un homme décapitant un prisonnier (un homme d’âge moyen), avec une machette. À la fin du film, un soldat, apparemment de l’Armée syrienne libre, prend plusieurs têtes coupées, par leurs cheveux, et les exhibe triomphalement.
La vidéo souligne, selon lui, une «contradiction surprenante» dans la politique des États-Unis et de ses alliés, face à ce conflit qui ne cesse d’aller de dérive en dérive. Au cours du mois, plusieurs pays (occidentaux et arabes) ont reconnu la coalition nationale de la révolution syrienne et les forces d’opposition comme les représentants légitimes du peuple syrien.
L.