Syrie, Un bon compromis et beaucoup d’attentes

Syrie, Un bon compromis et beaucoup d’attentes
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La Syrie peut souffler. Le sentiment de satisfaction a été exprimé par le ministre syrien de la Réconciliation, Ali Haidar, saluant l’accord américano-russe de la dernière chance.

« C’est une victoire pour la Syrie remportée grâce à nos amis russes », a déclaré Ali Haidar dans une interview à l’agence publique russe, Ria Novosti. Tous les espoirs sont permis à la faveur du rebondissement inattendu de la situation qui était proche de la déflagration. Plus, l’option de paix est validée par la communauté internationale acquise à la démarche diplomatique initiée par les Etats-Unis et la Russie qui ont réussi le tour de force de transformer la poudrière syrienne en opportunités pour un règlement négocié de la crise. Lors d’une rencontre à Pékin avec son homologue français Laurent Fabius, le ministre chinois des Affaires étrangères, M. Wang Yi, a, à sont tour, salué l’accord de Genève qui permet d’« apaiser les tensions en Syrie » et « d’ouvrir des perspectives pour régler la question par des moyens pacifiques ». Le monde est suspendu à l’après accord de Genève.



Des tractations diplomatiques intenses sont menées pour finaliser son application. Des échéances ont été clairement fixées : la présentation par Damas de la liste des armes chimiques dans une semaine évaluées à 1.000 tonnes répertoriées dans 45 sites, l’accès des inspecteurs « pas plus tard qu’en novembre » et leur destruction, d’ici à la fin du premier semestre 2014. Le processus de démantèlement est régi par les Nations unies qui prévoient une résolution du Conseil de sécurité, mentionnant le chapitre VII, en cas de manquements aux engagements pris par Damas.

Cependant, la Russie, qui a également évoqué cette éventualité, n’épargne pas la rebellion. Les sanctions onusiennes concernent toutes les parties désignées sous le vocable « qui que ce soit ». Car la responsabilité du drame qui ne sera même pas traitée par la commission d’enquête fait toujours polémique. « Il y a tant de mensonges et de falsifications dans ce dossier aujourd’hui dans le monde qu’il faut être extrêmement prudents », avertit le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Cette méfiance est aussi exprimée par le chef de la commission des affaires étrangères de la Douma (Chambre basse du Parlement russe), Alexeï Pouchkov, mettant en garde contre des interprétations différentes de l’accord russo-américain. La scène diplomatique s’emballe.

LG Algérie

Elle dicte le tempo du secrétaire d’Etat, John Kerry, attendu à El Qods, pour rassurer son allié stratégique dans la région, avant de prendre le chemin de la capitale française où il rencontrera ses homologues britannique et français pour un déjeuner de travail sur le projet de résolution proposé par la France. Entre un aller-retour à Pékin, hier dimanche, le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, mène campagne en Russie où il va effectuer, demain mardi, une visite éclair.

La bataille perdue du camp interventionniste se traduit par le soutien international massif de l’accord de Genève qui a reçu en définitive la caution de la Ligue arabe. Dans un communiqué, son secrétaire général, Nabil El Arabi, a estimé qu’il « contribuait à offrir de meilleures conditions pour aller à la conférence de Genève 2 et parvenir à un règlement politique de la crise syrienne ». Tout en plaidant pour la « solution politique », il a appelé « toutes les parties influentes à tenir leur rôle au travers du Conseil de sécurité afin d’assurer un cessez-le-feu total » et « permettre l’accès de l’aide humanitaire et médicale ». Cap résolument sur Genève 2, voulu par les Américains, les Russes et la Ligue arabe.

Larbi Chaabouni