Syrie / Trêve Brahimi ,annonce un accord

Syrie / Trêve Brahimi ,annonce un accord

qjopy3.jpgLe médiateur international Lakhdar Brahimi a annoncé hier, mercredi, avoir obtenu l’accord du régime et de chefs rebelles pour une trêve en Syrie pendant la fête musulmane de l’Aïd El-Adha mais le scepticisme prévaut quant à sa mise en œuvre.

M. Brahimi a déclaré devant des journalistes au Caire avoir obtenu l’accord du régime et de «la plupart» des responsables rebelles qu’il avait contactés pour une trêve pour l’Aïd El-Adha, célébré cette année de vendredi à lundi. Lors d’un compte-rendu par vidéoconférence aux ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil de sécurité, l’émissaire de la Ligue arabe et de l’ONU a souligné que le cessez-le-feu, s’il était respecté, serait un «petit pas» pouvant mener à l’ouverture d’un dialogue politique et à un meilleur accès humanitaire. Mais, après 19 mois d’un conflit ayant fait plus de 35 000 morts selon une ONG, la méfiance entre les deux camps est telle que M. Brahimi a déclaré «ne pas pouvoir être sûr que la trêve tiendra», a indiqué un diplomate présent lors du compte-rendu. L’émissaire, qui vient d’effectuer une visite de cinq jours en Syrie, a demandé un «soutien fort et unanime» du Conseil de sécurité à ses efforts de médiation, avertissant qu’un nouvel échec du Conseil entraînerait «une escalade (de la violence) et l’extension» du conflit aux pays voisins, a ajouté ce diplomate. Il a notamment fait référence aux récents échanges de tirs d’obus entre la Syrie et la Turquie. Le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son soutien à l’initiative de M. Brahimi et demandé à «toutes les parties et en particulier au gouvernement syrien d’y répondre positivement». Dans une déclaration, ensuite adoptée à l’unanimité, les 15 membres du Conseil ont appelé les belligérants à respecter cette trêve et demandé à «tous les acteurs régionaux et internationaux à user de leur influence pour faciliter (son) application». Le Conseil de sécurité avait échoué jusqu’ici à faire pression sur le régime de Damas, la Russie et la Chine opposant leur veto à toute initiative occidentale en ce sens. Les deux belligérants ont néanmoins nuancé l’annonce d’un accord sur une trêve faite par M. Brahimi. L’Armée syrienne libre (ASL, insurgés) a averti qu’elle ne cesserait les hostilités qu’une fois que les troupes de Bachar al-Assad auront fait taire leurs armes. De son côté, le régime a affirmé que sa «décision finale» sur un cessez-le-feu serait «prise jeudi». L’ambassadrice américaine à l’ONU, Susan Rice a exprimé ses doutes. «Beaucoup sont sceptiques, à juste titre, sur la perspective d’instaurer un cessez-le-feu ne serait-ce que temporaire (en Syrie), étant donné la longue liste des promesses non respectées par (Bachar) al-Assad», a-t-elle déclaré. L’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU, Vitali Tchourkine, a en revanche déclaré que son gouvernement avait des «indications selon lesquelles ils (le régime syrien) acceptaient la proposition de M. Brahimi».

R. I. / Agence