Au moins 50 rebelles ont été tués ces dernières 24 heures en Syrie dans des attaques menées par des jihadistes a rapporté, hier, une ONG.
Ces attaques ont eu lieu principalement dans le nord du pays, où rebelles islamistes et jihadistes, autrefois alliés, s’affrontent désormais. Ainsi, les combats font rage depuis vendredi dernier entre rebelles et combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe affilié à Al-Qaîda qui était jusqu’à récemment leur allié dans la guerre contre le régime de Bachar al-Assad. Les affrontements ont éclaté lorsque des brigades rebelles dans les provinces d’Alep (nord) et d’Idleb (nord-ouest) ont attaqué des barrages de l’EIIL, accusé de multiples abus et de vouloir prendre le contrôle total des zones rebelles. Parmi les 50 rebelles tués hier, certains l’ont été dans ces combats, d’autres dans des exécutions sommaires -Sept à Harem, dans la province d’Idleb- ou dans des attentats à la voiture piégée. Durant la journée d’hier, au moins 9 combattants de l’EIIL ont été tués, alors que la veille cinq rebelles avaient péri dans un attentat à la voiture piégée mené par l’EIIL. Dans ce contexte, la brigade rebelle Liwa al-Tawhid, une des principales composantes de la coalition du Front islamique, a écrit sur sa page Facebook que cette dernière attaque avait visé ses membres, sans préciser de bilan. «Ce qui se passe maintenant, c’est un nettoyage au sein des rangs de la révolution», a affirmé sous couvert de l’anonymat un membre du Front islamique, la plus importante alliance de rebelles islamistes créée en novembre dernier. Dans un communiqué publié hier, dimanche, le Front islamique explique qu’il est reconnaissant aux étrangers venus aider leur combat, mais qu’il n’acceptera aucun groupe se prétendant Etat, allusion non voilée à l’EIIL. Il est utile de rappeler ici que le Front islamique est l’une des trois coalitions combattant l’EIIL, aux côtés de l’Armée des Moujahidine (islamistes) et du Front des révolutionnaires de Syrie. Avant-hier, l’EIIL a prévenu dans un enregistrement audio, diffusé sur internet, que si les rebelles maintenaient leur pression, il allait se retirer du front dans la ville et la province d’Alep et laisser le champ libre au régime. Dans un autre communiqué, le groupe jihadiste a estimé avoir été poignardé dans le dos et dénoncé une campagne médiatique visant à le diaboliser. La montée en puissance de tous ces groupes extrémistes islamistes sur le terrain affaiblit la Coalition nationale de l’opposition. Déjà, deux hommes s’affrontent pour le poste de son prochain président : Ahmad Jarba, l’actuel dirigeant, et un ancien Premier ministre passé à l’opposition, Riad Hijaba. Réunie à Istanbul, hier et aujourd’hui, la Coalition nationale de l’opposition tente d’élire un président et décider si elle participera ou non à la conférence de paix prévue le 22 janvier en Suisse.
R. I. / Agences