Syrie: poursuite des négociations de paix dans un climat « positif », le cessez-le-feu respecté

Syrie: poursuite des négociations de paix dans un climat « positif », le cessez-le-feu respecté

ALGER –  Les négociations inter-syriennes se poursuivent à Genève dans un climat « positif » à la faveur des conditions qui les entourent notamment l’accord respecté de cessation des hostilités entre le gouvernement syrien et l’opposition suivi de la décision de la Russie de retirer l’essentiel de ses forces de Syrie.

Les négociations indirectes entamées lundi dernier entre les parties syriennes se déroulent dans un « climat positif  » et « inspirent de l’optimisme », a déclaré l’Envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, à l’ouverture du nouveau round à Genève.

Beaucoup de facteurs ont contribué à créer ce « climat serein », a dit de Mistura, qui assure la médiation du dernier cycle de négociations visant à trouver une solution politique à la crise syrienne qui a débuté il y a cinq ans.

L’accord est notamment facilité par la cessation des hostilités entre le gouvernement syrien et l’opposition proposée par Moscou et Washington.

Un autre point qui a changé carrément la donne selon des analystes: la décision de Moscou de retirer le gros de son contingent de Syrie que le président Vladimir Poutine a annoncée à l’ouverture du nouveau cycle de négociations de paix inter-syriennes dans la capitale suisse, Genève 3.

Toutefois, la Russie gardera sur place « un site de logistique aérienne » pour surveiller le respect du cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 février, a précisé le Kremlin, ajoutant qu’elle maintiendra également ses systèmes de défense antiaérienne « les plus modernes ».

Retrait russe : un « impact positif » pour la réussite des négociations

Le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil al-Arabi, a salué le retrait partiel de l’armée russe de Syrie, estimant qu’il s’agissait d’une « avancée positive » pour la réussite des négociations de paix entre Damas et l’opposition.

M. Arabi a également appelé les belligérants réunis à Genève à faire preuve de « sagesse et de flexibilité », et à « prioriser les intérêts suprêmes du peuple syrien, pour arriver à un accord final sur une période de transition ».

Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a également appelé les parties prenantes et le Conseil de sécurité de l’ONU à assumer leur responsabilité pour que les négociations de paix soient couronnées de succès.

« Si nous perdons cette opportunité, les conséquences pour le peuple syrien et le monde seront très effrayantes », a-t-il mis en garde.

De son côté, la conseillère politique et médiatique à la présidence syrienne, Bouthayna Chaabane, a affirmé que l’accord sur la réduction du nombre de forces russes en Syrie est un pas « normal » et « positif » et qui est intervenu après des consultations avec le gouvernement syrien, soulignant la nécessité que Washington exerce des pressions sur ses alliés en vue de mettre fin à l’afflux d’armes et au soutien aux terroristes.

Des entretiens pour booster le processus politique

Une série d’entretiens ont eu lieu d’autres sont en vue pour booster le processus politique. Une deuxième délégation de l’opposition syrienne, tolérée par Damas, sera reçue pour la première fois mercredi à Genève par l’envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie Staffan de Mistura.

Jusqu’à présent, M. de Mistura n’avait discuté qu’avec le Haut comité des négociations (HCN), qui se présente comme le seul et unique interlocuteur de l’opposition au gouvernement syrien.

Les membres de la délégation du HCN ont remis, mardi lors de leur première entrevue avec M. de Mistura, un « document » brossant les grandes lignes du  processus qu’ils proposent pour parvenir à la mise en place d’un « organe de transition » d’ici l’été et à l’organisation d’élections en 2017.

Le chef de la délégation du gouvernement syrien au dialogue inter-syrien à Genève, Bachar Jaafari, quant à lui, a qualifié de « constructive et utile » la nouvelle séance d’entretiens tenue avec l’émissaire de l’ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, son adjoint et ses assistants, précisant qu’elle a abordé les pas pratiques capables d’ouvrier la porte à un dialogue inter-syrien sans conditions préalables.

Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, se rendra, quant à lui, dans une semaine à Moscou pour rencontrer le président russe dans la foulée de sa décision de désengager le gros de son contingent militaire en Syrie.

« Je vais me rendre à Moscou la semaine prochaine pour rencontrer le président Poutine et le ministre des Affaires étrangères, Sergeï Lavrov, pour parler de la manière de faire avancer efficacement le processus politique en Syrie, et de profiter de ce moment », a déclaré M. Kerry.

Les négociations de paix ont débuté lundi au Palais des Nations de Genève. Elles se déroulent selon un format dit de « proximité », le médiateur de l’ONU Staffan de Mistura recevant l’une après l’autre les délégations du gouvernement syrien et de l’opposition.

Il est notamment question lors de ces pourparlers de discuter de la phase transitoire, la constitution d’un gouvernement incluant toutes les tendances, l’élaboration d’une nouvelle constitution et l’organisation d’élections présidentielles et législatives sous l’égide de l’ONU.