Syrie : postes frontières ,Les islamistes étrangers aux commandes

Syrie : postes frontières ,Les islamistes étrangers aux commandes

La presse syrienne a déjà accusé le réseau extrémiste Al-Qaîda de commander le terrorisme en Syrie et Moscou a imputé des attentats meurtriers survenus en mai en Syrie au réseau islamiste.

Un groupe d’environ 150 combattants venus de divers pays musulmans et se revendiquant de mouvements islamistes armés, occupait, hier, samedi, le poste-frontière syrien avec la Turquie de Bab al-Hawa, passé vendredi aux mains de la rébellion syrienne, a constaté un photographe de l’AFP.

Certains de ces militants ont affirmé venir d’Algérie, d’Arabie saoudite, des Emirats arabes unis, d’Egypte, de France, de Tchétchénie et de Tunisie. Le groupe comprend également plusieurs Africains. Des combattants ont indiqué appartenir à une «choura» talibane, et d’autres ont revendiqué une appartenance à Al-Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi). Ils étaient équipés de fusils d’assaut Kalachnikov, de lance-roquettes et de lourdes mines artisanales. Ce groupe n’était pas présent la veille après la prise du poste-frontière par des rebelles syriens, a indiqué le photographe. La prise du poste de Bab al-Hawa, dans la province d’Idleb (nord-ouest), a été annoncée jeudi par l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Une vidéo postée par les militants sur YouTube a montré des hommes armés au poste-frontière tirant en l’air en signe de joie puis détruisant un grand portrait du Président syrien. Bab al-Hawa est l’un des 12 points de passage entre la Syrie et la Turquie, qui ont une frontière commune de 877 kilomètres. Vendredi, les rebelles ont distribué la cargaison de plusieurs poids lourds turcs bloqués au poste-frontière à la population locale. Une opération de charme qui n’a apparemment pas été du goût des camionneurs turcs, lesquels maugréaient hier par dizaines contre les rebelles syriens qui ont investi le poste-frontière de Bab al-Hawa, leur reprochant le pillage de leurs cargaisons. Réunis du côté turc de la frontière, à Cilvegözü (province de Hatay, sud), les hommes attendent depuis vendredi de pouvoir récupérer leurs camions, abandonnés sur place quand l’Armée syrienne libre (ASL) s’est emparée de Bab al-Hawa au terme de combats avec les forces loyales au régime de Damas. «Cela fait sept ans que j’exporte des tapis par ce poste-frontière, mais cette fois on a tout juste réussi à sauver notre peau», affirme Hasan Abbasoglu.

Le camionneur vient juste de récupérer son engin, sans dommages mais délesté de sa cargaison. Pour pouvoir retrouver son camion, Hasan dit avoir dû verser 700 dollars aux pillards. Une trentaine de camions turcs ont été bloqués et pillés à Bab al-Hawa, a affirmé, pour sa part, à Cilvegözü le gouverneur de Hatay, lors d’une conférence de presse. La presse syrienne a déjà accusé le réseau extrémiste Al-Qaîda de commander le terrorisme en Syrie et Moscou, allié de Damas, a imputé des attentats meurtriers survenus en mai en Syrie au réseau islamiste. Les rebelles syriens réfutent ces accusations et rétorquent que ce sont les services de renseignement syriens qui utilisent leurs liens avec Al-Qaîda pour discréditer la rébellion. Fin juin, le New York Times a rapporté que des agents de la CIA surveillaient les livraisons d’armes aux rebelles syriens pour s’assurer qu’elles ne tombent pas entre les mains de membres d’Al-Qaîda.

R. I. / Agences