60 % des Américains s’opposent à une intervention militaire
Le président américain Barack Obama a quitté mardi Washington pour la Suède, où il fera étape avant le sommet du G20 en Russie, pour tenter de rallier davantage de partenaires étrangers à sa politique syrienne.
A partir d’hier, M. Obama passera 24 heures en Suède, où il s’était vu attribué en 2009 le prix Nobel de la Paix, et 36 heures en Russie, pays hôte du sommet du G20, jeudi et vendredi à Saint-Pétersbourg. La Syrie devait déjà dominer les conversations en marge du G20 avant la décision de M. Obama, annoncée samedi, d’ordonner des frappes contre le régime de Bachar al-Assad pour le punir d’avoir commis une présumée attaque chimique meurtrière le 21 août.
Pour sa part, le président russe Vladimir Poutine a demandé hier, aux Occidentaux de présenter à l’Onu des «preuves convaincantes» de l’usage d’armes chimiques par le régime syrien, soulignant que dans le cas contraire l’usage de la force contre un Etat souverain ne pourra être qualifié que «d’agression» «S’il y a des informations selon lesquelles des armes chimiques ont été employées, et employées par l’armée régulière (de Syrie), alors ces preuves doivent être présentées au Conseil de sécurité de l’Onu (…).

Et elles doivent être convaincantes», a déclaré M. Poutine dans une interview à la chaîne publique russe Pervyi Kanal. «Après cela nous sommes prêts à agir le plus résolument et sérieusement possible», a-t-il poursuivi. Néanmoins, le président russe a souligné que dans le cas contraire, une intervention militaire en Syrie sans l’aval du Conseil de sécurité serait à considérer comme une «agression», notant que «selon le droit international, seul le Conseil de sécurité de l’Onu peut décider de l’usage des armes contre un Etat souverain». «Tout autre prétexte, moyen qui justifierait l’usage de la force vis-à-vis d’un Etat indépendant et souverain sera inacceptable et ne pourra être qualifié que d’agression», a-t-il encore insisté.
Poutine : « Suspension des livraisons de missiles S300 à Damas »
La Russie a suspendu ses livraisons de missiles sol-air (S300) à la Syrie, a déclaré hier, le président russe Vladimir Poutine. «Nous avons un contrat de livraison de S300, nous avons fourni certains composants, mais nous n’avons pas achevé nos livraisons, nous les avons pour l’instant suspendues», a déclaré M. Poutine à la chaîne de télévision Pervyi Kanal, à propos de ces systèmes d’armes perfectionnés, équivalents au Patriot américain. En juin, il avait affirmé que Moscou n’avait pas «pour l’instant» livré de S-300 à la Syrie pour ne pas «rompre l’équilibre des forces». L’installation d’un tel système de défense sol-air compliquerait tout projet des Etats-Unis ou de leurs alliés de procéder à des frappes ou d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie.
60 % des Américains s’opposent à une intervention militaire
Un nouveau sondage du Washington Post-ABC a révélé mardi que la plupart des Américains étaient opposés à toute nouvelle action militaire à l’étranger. Ainsi, prés de 60% des Américains se disent contre une intervention militaire en Syrie et 70% ont exprimé leur opposition à armer les rebelles syriens.