Syrie /Négociations de Genève, Damas accuse Washington de sabotage

Syrie /Négociations de Genève, Damas accuse Washington de sabotage

Le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi, tentera aujourd’hui de remettre sur les rails les négociations de paix à Genève entre le gouvernement syrien et l’opposition.

Ces dernières ont été interrompues plus tôt que prévu hier, Damas accusant Washington de vouloir saboter les pourparlers. Ainsi, malgré les efforts déployés par le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, pour le cinquième jour consécutif, le blocage est resté entier sur la question explosive de la transition politique en Syrie, pays ravagé par une guerre qui a fait en trois ans près de 130 000 morts. L’opposition a d’emblée accusé le gouvernement de ne pas coopérer sur la question de la transition, ni sur celle des aides humanitaires, notamment pour les quartiers rebelles assiégés de Homs (centre). A ce sujet, le ministre syrien de l’Information, Omrane al-Zohbi expliquait hier qu’«il y a des tireurs embusqués qui empêchent l’entrée de l’aide (…) même les volontaires ont peur d’entrer». M. Brahimi a confirmé que «le convoi est prêt mais attend toujours l’autorisation (ndlr : des autorités) de rentrer. Nous n’y avons pas renoncé». Revenant sur l’interruption de la réunion, il indiquera : «C’est moi qui ai décidé l’interruption de la réunion, il ne faut pas les critiquer», a affirmé M. Brahimi, qui a souhaité que ce temps accordé permette aux deux délégations de mieux préparer la réunion de ce matin, à 09h00 GMT. «J’espère que nous aurons une meilleure session demain», a-t-il dit. Il a réitéré qu’il ne s’agissait pas d’«une négociation facile», reconnaissant «n’avoir obtenu aucune avancée». «Nous y travaillons et en ce qui me concerne c’est déjà bien», a souligné le diplomate, ajoutant: «Personne ne part en courant, ne se retire.». Pour autant, le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, a expliqué aux journalistes que sa délégation avait présenté un communiqué, obtenu par l’AFP, qui affirme que «les États-Unis ont pris la décision de recommencer à armer les groupes terroristes en Syrie», terme utilisé par Damas pour désigner les rebelles. Il a indiqué que l’opposition s’était refusée à condamner cette décision, rapportée par certains médias et qualifiée par Damas de «tentative directe d’empêcher toute solution politique en Syrie». A ce sujet, et répondant aux questions des journalistes, M. Brahimi s’est borné à dire qu’il ne s’agissait pas d’une déclaration du gouvernement américain. Rappelons que le secrétaire d’État américain John Kerry avait déclaré le 22 janvier à Montreux (Suisse) que les États-Unis cherchaient «différents moyens de pression» sur le régime de Damas, en augmentant leur aide à l’opposition syrienne.

R. I. / AFP