Le ministre russe des Affaires étrangères, espère que l’expérience de Lakhdar Brahimi permettra d’obtenir un accord pour résoudre la crise syrienne.
Intervenant au débat général de l’Assemblée générale de l’ONU, le ministre russe a mis en garde les pays qui exigent un cessez le feu «uniquement» de la part du gouvernement syrien et encouragent l’opposition à intensifier les hostilités, les accusant d’enfoncer un peu plus ce pays «dans l’abîme sanglant des luttes intestines».
Selon Serguei Lavrov cité par l’APS, la militarisation du conflit syrien ne fait que se poursuivre «avec les appels à une intervention ouverte». Dans ce sens, il a souligné qu’un cessez-le-feu global, la libération des prisonniers et des otages et une assistance humanitaire supplémentaire constituent les étapes nécessaires pour créer les conditions d’un dialogue international sur la syrie. Il a ainsi espéré que l’expérience du diplomate algérien, Lakhdar Brahimi, permettra d’obtenir un accord basé sur ces éléments. Il a appelé tous les membres du Groupe d’action sur la Syrie à confirmer les engagements pris à Genève: «Ceux qui s’opposent à la mise en œuvre du communiqué de Genève prennent une énorme responsabilité», a-t-il averti. «Toutes nos actions devraient s’appuyer sur la Charte des Nations Unies, qui ne donne en rien le droit de changer les régimes», a insisté M. Lavrov. Il est inacceptable, a-t-il lancé, d’imposer un système politique à un pays et à son peuple, comme l’a déclaré récemment le président Vladimir Poutine au Kremlin. Alors que le monde traverse une période de transition caractérisée par l’instabilité, «les Etats membres de l’ONU doivent se montrer capables d’accepter les règles de conduite agréées par tous et de répondre ensemble aux défis», a-t-il poursuivi. Rappelant que le Conseil de sécurité était responsable au premier chef du maintien de la paix et de la sécurité internationales, il a fustigé les Etats ou groupes d’Etats, qui imposent des sanctions unilatérales et sapent l’unité et les efforts de la communauté internationale. Sur le terrain, des bombardements et des combats meurtriers entre forces gouvernementales et rebelles ont eu lieu ce samedi matin à travers la Syrie, notamment à Alep, ville du nord du pays secouée la veille par des combats d’une ampleur sans précédent. Dans cette province, «un bébé d’un an a été tué, son frère et sa mère ont été blessés dans la nuit par le pilonnage de la localité de Maskana», a-t-on indiqué à l’AFP.Dans la province de Damas, les bombardements par les forces loyales ont visé ce samedi les localités de Douma (nord-est), Sayidé Zainab (sud-est) et Mouadamiyet al-Cham (sud) blessant plusieurs personnes. A Damas même, deux civils ont péri lors d’un assaut contre le quartier de Barzé (nord-est) par les forces du régime, alors que des affrontements ont eu lieu à Tadamoun (sud), suivis de perquisitions. Dans la province de Deraa (sud), où plusieurs localités ont été bombardées, six soldats ont été tués dans des combats près d’al-Gharia al-Charquiya et des barrages militaires de Bosra al-Cham, selon l’OSDH qui se base sur un large réseau de militants et de médecins. Des bombardements ont visé aussi les provinces de Homs et Hama (centre), Deir Ezzor (est), où quatre personnes ont péri, et Idleb (nord-ouest).
R.I./Agences