Syrie: Mission «quasi impossible» pour Lakhdar Brahimi

Syrie: Mission «quasi impossible» pour Lakhdar Brahimi

L’émissaire des Nations unies et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, a exprimé lund i son inquiétude du «poids de la responsabil ité» qui lui a été conférée en raison des d ifficultés sur le terrain et a réclamé un soutien collectif de la part du Conseil de sécurité.

Je suis inquiet du poids de la responsabilité qui m’a été conférée. Je sais combien cela est difficile, combien cela est quasi impossible (…)», a déclaré lundi M. Brahimi à la chaîne de télévision britannique BBC. L’émissaire international a ajouté qu’il était venu avec «les yeux ouverts sans illusions», et qu’il était conscient des «difficultés», en reconnaissant toutefois «la déception de certains suite à l’absence d’une action internationale en Syrie».

Au sujet de ces difficultés pour l’accomplissement de sa mission, M. Brahimi a réclamé un soutien collectif de la part du Conseil de sécurité des Nations unies. «J’ai rencontré des membres du conseil de sécurité et tous ont salué ma nomination et le rôle que je dois accomplir, mais je suis conscient des divisions au sein de ce Conseil», a-t-il révélé dans une déclaration à la chaîne britannique.

«Je travaillerai avec eux (membres du Conseil) et nous souhaitons que la situation change, car il est essentiel que le soutien qu’ils ont exprimé individuellement soit un soutien collectif », a-t-il poursuivi. Il a, en outre, annoncé des contacts avec le ministre russe des Affaires étrangères Sergeï Lavrov, qu’il rencontrera avant la tenue de la session de l’Assemblée générale de l’ONU prévue le 24 septembre.

Concernant la situation en Syrie, le médiateur de l’ONU et de la Ligue arabe a indiqué que «le besoin d’un changement politique en Syrie est essentiel et urgent », tout en précisant que ce changement ne peut être de façade et qu’il y aurai un nouveau régime.

«Je ne connais pas les personnes qui seront dans ce régime, cela va être décidé par les Syriens», a-t-il conclu. Lakhdar Brahimi a remplacé l’exémissaire international Kofi Annan, qui a démissionné le 2 août après l’échec de ses efforts pour un règlement du conflit en Syrie.

Il doit se rendre bientôt à Damas pour rencontrer le président syrien Bachar Al- Assad, selon le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères, Jihad Makdissi. M. Brahimi avait souligné récemment «la nécessité de parvenir à un processus politique qui permettra au peuple syrien de réaliser ses aspirations».

«BIENTÔT» EN SYRIE

Le nouveau médiateur international en Syrie Lakhdar Brahimi sera «bientôt » à Damas pour discuter de la situation en Syrie, avait annoncé dimanche le porte-parole du ministère syrien des Affaires étrangères sur une chaîne libanaise. «Nous allons l’écouter et il va lui aussi nous écouter », a déclaré Jihad Makdissi sur la chaîne libanaise NBN, attribuant à la communauté internationale «la responsabilité» de la poursuite des violences en Syrie.

«La question n’est pas personnelle et n’a rien à avoir avec l’émissaire», a-t-il dit, ajoutant que «toutes les raisons qui ont conduit à l’échec de la mission (de l’ancien médiateur international Kofi Annan) ne sont pas liées à la Syrie. La raison essentielle était l’absence de consensus au sein de la communauté internationale».

M. Makdissi a en même temps accusé «les puissants membres du Conseil de sécurité de l’ONU de vouloir décourager le dialogue» avec l’opposition en Syrie, où la révolte contre le régime de Bachar al-Assad s’est militarisée au fil des mois.