L’Alliance atlantique partie prenante de la guerre en Syrie ? Le scénario n’est plus à écarter.
Certains pays de l’Otan envisagent individuellement une action militaire en Syrie, mais toute intervention de l’Alliance suivrait «la même séquence que pour la Libye», a affirmé hier mardi, le commandant suprême des forces de l’Otan, l’amiral américain James Stavridis. Interrogé par le président de la commission des forces armées du Sénat américain, l’amiral Stavridis a répondu «oui» à la question de savoir si certains pays envisageaient la possibilité d’éliminer les défenses anti-aériennes syriennes.
Mais «l’Alliance a pris la décision qu’elle suivrait la même séquence que pour la Libye», en 2011 où l’Otan était intervenue sur la base d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, d’un soutien des pays de la région et d’un accord des 28 pays membres de l’Alliance atlantique. «Nous sommes prêts, si on nous le demande, à nous engager comme nous l’étions en Libye», a-t-il assuré, précisant qu’à ce stade les actions des Etats membres étaient conduites sur une base nationale. Le seul rôle de l’Otan dans le conflit syrien se cantonne au déploiement de batteries de missiles Patriot le long de la frontière turque pour éviter toute intrusion aérienne ou tout lancement de missile depuis la Syrie. «La situation en Syrie va de mal en pis : 70 000 morts, un million de réfugiés poussés hors du pays, probablement 2,5 millions d’autres déplacés à l’intérieur du pays, et pas de fin en vue à cette brutale guerre civile», a déploré le chef des forces militaires de l’Otan. Le secrétaire général de l’Otan, Anders Fogh Rasmussen, a de son côté déclaré la veille que l’Alliance atlantique ne voulait pas se mêler au débat sur la fourniture d’armes aux rebelles syriens. La question sur la levée de l’embargo sur les armes, demandée par la France et le Royaume-Uni, «ne concerne pas l’Otan» et «je n’ai pas l’intention de me mêler, de quelque façon que ce soit, aux discussions en cours au sein de l’Union européenne», a-t-il dit. Par ailleurs, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, «reste convaincu que l’utilisation d’armes chimiques dans n’importe quelles circonstances par l’une ou l’autre partie (en Syrie) serait un crime monstrueux», a indiqué hier mardi, l’ONU. Dans un communiqué rendant compte d’un entretien entre Ban et Ahmet Üzümcü, directeur général de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, l’ONU précise que les deux hommes «partagent une vive inquiétude à propos des informations sur l’utilisation d’armes chimiques en Syrie». MM. Ban et Üzümcü ont décidé de «rester en contact étroit» à ce sujet. Le porte-parole de l’ONU Martin Nesirky avait indiqué auparavant que l’ONU «n’était pas en mesure de confirmer» ces informations.
R. I. / Agences