Syrie : l’Etat islamique en Irak et au Levant promet d’« anéantir » les autres rebelles

Syrie : l’Etat islamique en Irak et au Levant promet d’« anéantir » les autres rebelles

La lutte entre les groupes combattant le régime syrien s’accentue. Mardi 7 janvier, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), un groupe lié à Al-Qaida, a promis d’« anéantir » les rebelles contre lesquels il se bat depuis plusieurs jours. Ces combats fratricides, qui ont débuté vendredi, ont fait au moins 274 morts : 129 rebelles et membres du Front Al-Nosra, 99 djihadistes de l’EIIL et 46 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH).

« Aucun de vous ne survivra, et nous ferons de vous un exemple pour tous ceux qui pensent suivre le même chemin », a lancé cheikh Abou Mohammed Al-Adnani, le porte-parole de l’EIIL. Le groupe a aussi mis en garde les membres de l’opposition syrienne, estimant que « la coalition et le Conseil national [syrien, une des composantes de la coalition], l’état-major et le conseil militaire […] lui ont déclaré la guerre ». « Chaque membre de cette entité est une cible légitime pour nous, à moins qu’il ne déclare publiquement son refus de […] combattre les moudjahidin », a-t-il ajouté.

« LE RÉGIME VA POUVOIR TROUVER UN NOUVEAU SOUFFLE »

Le puissant Front islamique, l’Armée des moudjahidin (islamiste), récemment créée, et le Front des révolutionnaires de Syrie (modéré, non islamiste) ont lancé la semaine passée une offensive contre l’EIIL, à laquelle s’est ensuite joint le Front Al-Nosra, branche officielle d’Al-Qaida en Syrie. « Le comportement de l’EIIL devenait insupportable pour la plupart des groupes armés […], notamment les tentatives de prendre le contrôle des zones frontalières, coupant de ce fait les réseaux logistiques des rebelles », a affirmé un spécialiste de l’islam en Syrie, Thomas Pierret.

L’EIIL est aussi régulièrement accusé, notamment par l’opposition, d’une série d’exactions, dont des enlèvements et meurtres de civils et de rebelles rivaux. Déplorant ces affrontements fratricides, le chef du Front Al-Nosra Abou Mohammad Al-Jolani, avait néanmoins appelé mardi à un cessez-le feu pour se concentrer sur la lutte contre le régime de Bachar Al-Assad. Si les violences se poursuivent, « le régime va pouvoir trouver un nouveau souffle alors qu’il était proche de l’effondrement », avait-il affirmé.