Un chirurgien britannique, qui vient de travailler cinq semaines dans un hôpital dans le nord de la Syrie, a affirmé hier, samedi, au Times et à la BBC avoir soigné plusieurs femmes enceintes qui avaient été délibérément visées par des snipers. «Il est évident que les snipers jouaient à une sorte de jeu», a déclaré David Nott, chirurgien vasculaire dans deux hôpitaux londoniens, qui est rentré la semaine dernière de Syrie.
«Un jour, nous avions des patients tous blessés à l’aine. Un autre jour, c’étaient uniquement des blessures à la poitrine ou à l’abdomen. Et puis, ce sont des femmes enceintes quasiment à terme qui sont arrivées après avoir été blessées», a-t-il raconté. «En fonction du premier patient que nous recevions le matin, nous pouvions presque dire ce que nous allions voir le reste de la journée», a-t-il expliqué. «Nous avons appris que les snipers gagnaient des paquets de cigarettes quand ils touchaient le bon nombre de cibles», a-t-il ajouté. Il a expliqué avoir dû soigner en une journée plus d’une demi-douzaine de femmes enceintes blessées par des tirs de snipers. Un autre jour, ce sont deux femmes enceintes proches du terme de leur grossesse qui ont été hospitalisées successivement. Les deux ont survécu, mais leurs enfants étaient morts quand elles sont arrivées à l’hôpital.
