La sanglante répression en Syrie est cachée au monde en raison de l’absence de journalistes libres qui puissent témoigner des atrocités commise par l’armée de Bachar Al Assad sur les populations syriennes.
Les reporters étrangers qui parviennent à entrer en Syrie sont rares. C’est le cas d’un photographe français, Mani (il n’utilise pas son vrai nom pour protéger son identité), dont les photos et le témoignage ont été publiés par le quotidien britannique The Guardian.
Les clichés ont été pris clandestinement dans la région de Homs, à l’ouest de Damas, « une ville qui refuse de se soumettre », selon le quotidien dont la couverture des révoltes arabes est tout simplement excellente.
Pour éviter d’être arrêté par les services secrets syriens, Mani qui parle arabe devait s’entourer de mesures de précaution très stricte.

« C’est très compliqué de se rendre dans ces régions, explique le photographe au Guardian. J’ai pu travailler avec l’aide des gens sur place et j’ai réussi à ne pas me faire prendre avec l’aide des gens. »
Mani raconte qu’il ne restait pas plus d’une nuit dans un même endroit et se camouflait le visage avec un keffieh lorsqu’il travaillait dans la rue pour éviter d’être pris en photo par des agents du régime.
Il se faisait souvent assister par une personne connue dans le quartier pour obtenir la confiance de la population.
Mani qui couvre pour la première une guerre est resté un mois à Homs, à Rastan et dans d’autres localités.
Il admet avoir vécu parfois des moments terrifiants : « J’ai vu tant de civils tués juste parce qu’ils ont traversé la rue, partis faire des courses ou parce qu’il y avait une manifestation à 300 mètres de leurs maisons. La menace est toujours là. Et ils tirent tous les jours. »
Journaliste free-lance, entré en Syrie sans visa, Mani travaille pour Le Monde, Paris Match et le Guardian.
Ses photographies offrent des témoignages saisissants sur la brutalité de la répression de l’armée syrienne, sur l’ampleur des moyens utilisés pour réprimer le soulèvement contre le régime de Bachar, mais aussi sur l’extraordinaire solidarité de la population de Homs.
Douze civils sont morts jeudi 24 novembre dans la région de Homs, dont quatre dans le quartier de Bayyada, sous les tirs des forces de sécurité.
Pour consulter l’ensemble des photos publiés par The Guardian : Photographs from inside the besieged Syrian city of Homs