Les négociations entre Russes et Américains sur une résolution des Nations unies qui contraindrait la Syrie à respecter ses engagements relatifs au démantèlement de son arsenal chimique sont dans l’impasse, ont indiqué lundi des diplomates.
L’adoption de cette résolution bute sur l’inscription ou non du texte sous le chapitre VII de la Charte des Nations unies. Celui-ci prévoit des mesures coercitives allant des sanctions économiques à l’usage de la force, en cas de non-respect par la Syrie de ses engagements.
Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé dimanche les Etats-Unis de faire du chantage à la Russie pour qu’elle soutienne une résolution contraignante à l’ONU contre Damas. Il a reproché à l’Occident d’être aveuglé par l’idée d’un changement de régime en Syrie.
‘‘Les détails sur la manière de procéder au désarmement font grosso modo l’objet d’un accord mais tout bute sur les moyens de le faire appliquer, et ceci est du ressort des Américains et des Russes au Conseil de sécurité’‘, a expliqué un diplomate à l’ONU, cité par l’agence AFP.
Dans ces conditions, a-t-il ajouté, ‘‘un vote au Conseil de sécurité cette semaine semble improbable’‘.
Paralysé par les dissensions entre Occidentaux et Russes, le Conseil de sécurité n’a jamais pu adopter un texte sur la Syrie depuis le début de la crise en mars 2011. Moscou et Pékin ont mis leur véto à trois reprises à des projets de résolution.
D’autres diplomates soulignent que M. Lavrov et son homologue américain John Kerry auront l’occasion de ce rencontrer au cours de la semaine en marge de l’Assemblée générale de l’ONU et de débloquer éventuellement ce dossier.
Avant toute résolution, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) doit en tout état de cause donner son feu vert au plan d’élimination des armes chimiques syriennes qui a été élaboré par Américains et Russes le 14 septembre à Genève.
L’OIAC a reçu un inventaire de l’arsenal chimique syrien fourni par Damas, première étape de la procédure. Selon l’accord, les armes chimiques syriennes – produits toxiques, précurseurs et systèmes de lancement – doivent être recensées, démantelées et détruites d’ici la mi-2014.
Les Etats-Unis et la Russie ont envoyé à l’OIAC leur projet de démantèlement, selon des diplomates, mais l’organisation basée à La Haye ne peut pas l’accepter tant que les modalités de son application ne sont pas agréées.