SYRIE, Les négociations de paix piétinent

SYRIE, Les négociations de paix piétinent

Le ministre syrien de la Réconciliation nationale, Ali Haidar, préconise la mise en place d’«un processus politique interne sans lien avec l’étranger».

La deuxième session de pourparlers de paix syriens se poursuivaient hier à Genève sous la houlette du représentant spécial conjoint Lakhdar Brahimi, après deux jours d’impasse. Pour le troisième jour consécutif, les délégations gouvernementale et de l’opposition syriennes se sont retrouvées pour une nouvelle réunion autour du médiateur des Nations Unies et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi, qui s’est montré peu optimiste, évoquant «un début difficile» et «très peu de progrès.» «Nous n’accomplissons pas beaucoup de progrès», a déclaré M.Brahimi à la presse. «Nous ferons de notre mieux pour faire décoller ce processus», a ajouté le diplomate algérien.

Les représentants du gouvernement syrien veulent mettre en avant la lutte contre le terrorisme pour les discussions de Genève alors que la délégation de l’opposition s’accroche quant à elle à une transition politique en Syrie, ce que rejette Damas. Le ministre syrien de la Réconciliation nationale Ali Haidar a jugé que les négociations étaient «vouées à l’échec en l’état actuel des choses», et préconisé la mise en place d’ «un processus politique interne sans lien avec l’étranger». L’opposition syrienne a averti, de son côté, qu’elle ne participerait pas à une troisième session «si aucun progrès n’était réalisé», selon son porte-parole, Louay Safi. Côté gouvernemental, on affirme ne pas vouloir renoncer. «La Syrie va rester à cette conférenc», a assuré le vice-ministre des Affaires étrangères, Faysal Mokdad. Face au désaccord absolu entre opposition et gouvernement sur l’agenda de leurs discussions, M.Brahimi avait souhaité une plus grande implication internationale pour obliger les deux délégations à avancer dans le dialogue.

Les ambassadeurs des 15 pays du Conseil de sécurité ont eu auparavant un premier échange de vues informel autour d’un projet de résolution occidental et arabe sur la situation humanitaire en Syrie auquel la Russie s’oppose fermement qualifiant ce texte d’ «absolument inacceptable» et déploré notamment qu’il contienne «un ultimatum» adressé à Damas.