Syrie / Les massacres de civils se suivent, Qui tue qui ?

Syrie / Les massacres de civils se suivent, Qui tue qui ?

6jwhab.jpgRégime et rebelles se sont accusés mutuellement, hier, dimanche, du massacre d’une dizaine de civils, dont plusieurs femmes, dans la ville de Tall Kalakh, près de la frontière avec le Liban.

L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a rapporté que 11 personnes, dont huit femmes, avaient été «sommairement exécutées» dans le quartier de Borj à Tall Kalakh, dans la région de Homs (centre), mais n’était pas en mesure de préciser qui avaient mené la tuerie.

Selon l’organisation, qui s’appuie sur un vaste réseau de militants et de sources médicales civiles et militaires à travers le pays, des militants ont soutenu que le massacre avait été perpétré par les forces régulières lors d’une attaque contre le quartier. De son côté, l’agence officielle syrienne Sana a rapporté que «des terroristes» avaient «commis dans la nuit un nouveau massacre contre les citoyens de Tall Kalakh lors d’un assaut sur le quartier de Borj, tuant 10 civils, en majorité des femmes et des enfants». L’agence précise que l’armée est alors intervenue «à la demande des habitants et a tué la majorité des terroristes», terme utilisé par le régime pour désigner les rebelles depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad il y a deux ans. D’après Sana, les rebelles ont tué les civils car ces derniers «étaient opposés aux crimes et agressions commis par les terroristes en Syrie». Tall Kalakh, située près de la frontière nord avec le Liban, a été souvent assiégée depuis 2011 et a été l’une des premières villes à se révolter contre le régime. Depuis que la révolte, réprimée dans le sang, s’est transformée en conflit armé, régime et opposition se sont accusés mutuellement à plusieurs reprises de massacres. L’OSDH a appelé l’ONU à mener une enquête et à saisir un tribunal international, affirmant que l’impunité permettait la multiplication de ces tueries. Par ailleurs des centaines de familles fuyaient dimanche un quartier clé de la ville d’Alep dans le nord de la Syrie en raison de violents combats entre rebelles et soldats, rapporte l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). «Des centaines de voitures de familles ont été vues quitter le secteur», précise Rami Abdel Rahmane, directeur de l’OSDH. Au moins 43 personnes ont été tuées depuis vendredi, dont 15 civils dans les bombardements et les combats qui se concentrent dans la partie sunnite non kurde dans l’est du secteur. L’armée tente d’empêcher à tout prix les rebelles de s’emparer de cette partie stratégique car située sur une colline qui surplombe Alep et qui permettrait aux insurgés de mener des attaques contre les secteurs contrôlés par le régime. «De cette colline, vous pouvez voir tout Alep», précise M. Abdel Rahmane. Parmi les civils tués figure un imam pro-régime d’une mosquée, assassiné dans la nuit de vendredi par des rebelles qui ont par la suite traîné son corps à terre.

R. I. / Agences