Syrie / L’envoyé spécial de l’ONU : «Le changement ne doit pas être cosmétique»

Syrie / L’envoyé spécial de l’ONU : «Le changement ne doit pas être cosmétique»

«Il faut former un gouvernement ayant tous les pouvoirs (…) qui assumera le pouvoir pendant la période de transition. Cette période transitoire prendra fin avec des élections».

C’est ce à quoi à appelé ce matin, l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi, lors d’une conférence de presse à Damas. Il n’a toutefois pas précisé d’échéance pour ces élections qui pourront être «soit présidentielles s’il y a accord pour conserver un régime présidentiel, soit (seulement) parlementaires s’il y a accord pour un changement vers un régime parlementaire».



«La période de transition ne doit pas conduire à l’effondrement de l’Etat et de ses institutions», a-t-il insisté.

«A l’heure actuelle, nous ne présentons pas de projet complet, nous préférons soumettre un projet auquel les parties auront donné leur accord afin d’en faciliter l’application. Et si cela ne se fait pas, la dernière solution reste d’aller au Conseil de sécurité qui prendra une résolution contraignante», a-t-il encore dit.

Et pour mieux clarifier la démarche, le diplomate affirmera que «le changement réclamé ne doit pas être cosmétique, le peuple syrien a besoin et réclame un changement réel, et cela tout le monde l’a compris».

Du côté de Moscou, et durant cette même matinée, le ministère russe des Affaires étrangères a démenti l’existence d’un plan russo-américain de règlement du conflit en Syrie, tel qu’évoqué dans des informations de presse. «Il n’y a pas eu et il n’y a pas de tel plan, et il ne fait pas l’objet de discussions», a déclaré le porte-parole, Alexandre Loukachevitch. «Placer le départ d’un président élu en pierre angulaire de tout dialogue est une violation de tous les accords obtenus» à Genève, a-t-il ajouté. «Si l’objectif est d’obtenir la tête du président, c’est la poursuite du bain de sang est une responsabilité colossale pour ceux qui poursuivent de tels buts», a-t-il souligné. «Avec nos partenaires américains, avec M. Brahimi, avec les autres acteurs internationaux, nous avons mené et menons des discussions sur les mécanismes qui doivent être mis en place pour faire entrer dans la pratique les principes convenus à la réunion de Genève le 30 juin», a-t-il fait savoir. «Nos collègues américains et certains autres qui avaient donné leur accord au document de Genève ont pris un virage à 180 degrés en soutenant l’opposition sans entretenir aucun dialogue avec le gouvernement syrien», conclut-il. C’est dans ce climat de rumeur, que le vice-ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Mokdad a entamé dès ce matin, des entretiens avec le ministère russe des Affaires étrangères, à deux jours de la venue à Moscou de l’émissaire international pour la Syrie Lakhdar Brahimi (samedi), et au moment où la Russie intensifie ses contacts diplomatiques.

R. I. / Agences