Syrie: Le retrait des forces américaines, préalable à une sortie de crise

Syrie: Le retrait des forces américaines, préalable à une sortie de crise

Le gouvernement syrien a appelé au retrait des forces américaines de la base d’Al Tanaf (sud), l’une des dernières poches de tension que les autorités syriennes tentent d’atténuer à travers des «accords de réconciliation».

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, a ainsi appelé, lors d’une conférence de presse tenue samedi à Damas, au retrait des forces américaines de la base de Tanaf dans le sud de la Syrie, qualifiant leur présence dans la zone d’«illégitime». «Ne croyez pas tous les discours faisant état d’un accord sur le Sud tant que les Etats-Unis n’ont pas retiré leurs forces de la base d’Al-Tanaf», a affirmé M. Mouallem, appelant à leur retrait de la zone.

«La Syrie libérera chaque pouce de ses territoires, que ce soit du terrorisme ou de la présence étrangère», a-t-il assuré.

Le chef de la diplomatie syrienne a en outre assuré que le gouvernement syrien, qui contrôle plus de 60% du territoire syrien, favorisera le règlement du sort du Sud par des «accords de réconciliation».

Récemment, le Président syrien Bachar al-Assad a déclaré que les autorités syriennes étaient sur le point de gagner la guerre contre le terrorisme, rejetant la connotation confessionnelle attribuée à la crise syrienne.

«Chaque offensive réussie, chaque victoire, chaque région libérée nous rapprochent de la fin du conflit. J’ai toujours dit que sans intervention extérieure, nous aurions eu besoin de moins d’un an pour y arriver», a déclaré le Président syrien.

C’est «compliqué» de prédire les délais dans lesquels la guerre prendrait fin. «Cependant nous nous en rapprochons, c’est évident», a-t-il soutenu, soulignant l’importance «des réconciliations» (dans le règlement de la crise qui secoue son pays).

Dans cette optique, le chef de l’Etat syrien a rappelé que ces derniers deux mois, l’armée syrienne a repris le contrôle de plusieurs localités dans le nord de la province de Homs et dans le sud de celle de Hama, ainsi que sur l’ensemble de la banlieue de Damas.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a pour sa part affirmé lundi dernier que seules les forces gouvernementales syriennes devaient se trouver dans cette zone (sud).

«Dès le départ, l’accord (entre la Russie, la Jordanie voisine et les Etats-Unis, qui en sont garants ) créant en 2017 une zone de désescalade dans le sud-ouest de la Syrie supposait un retrait in fine de toutes les forces non syriennes de cette partie du pays», a déclaré M. Lavrov.

Un des prétextes fabriqués par les adversaires de la Syrie pour intervenir militairement, est la présence présumée de forces iraniennes dans le pays.

Le ministre syrien Walid Mouallem a déclaré à ce titre que la Syrie est «un Etat souverain et qu’elle coopérera avec la partie qu’elle veut pour la lutte contre le terrorisme».

Concernant la présence iranienne en Syrie, Mouallem a indiqué qu’«il n’y a pas de présence militaire iranienne sur les territoires syriens», soulignant «la présence de conseillers iraniens en Syrie qui travaillent aux côtés des forces armées syriennes et qui se trouvent conformément à un accord et avec la coordination des forces armées syriennes».

Il a ajouté que «l’Iran se trouve en Syrie à la demande du gouvernement syrien, donc sa présence est légitime».

Autre prétexte souvent mis en avant par les Occidentaux contre le gouvernement syrien, les armes chimiques. «Damas n’avait pas de raisons d’utiliser les armes chimiques puisqu’il avait déjà gagné la bataille pour les esprits des Syriens», a déclaré le président syrien Bachar al-Assad.

«Nous n’avons pas d’armes chimiques et nous ne les aurions pas utilisées contre notre peuple. La principale bataille était menée pour les cœurs et les esprits de la population civile et nous l’avons gagnée», a déclaré M. al-Assad.

Il a également souligné l’incohérence des allégations sur l’utilisation d’armes chimiques.

Mais le Président regrette un fait: «Nos adversaires cherchent à retarder notre victoire. C’est principalement l’Occident, les Etats-Unis en tête et leurs marionnettes en Europe et dans notre région, ainsi que leurs militaires engagés en Syrie. Ils réalisent cet objectif en soutenant des groupes terroristes et en aidant de nouvelles forces à pénétrer en Syrie, et en érigeant des obstacles au processus politique (de règlement du conflit.)», a-t-il ajouté.

Par ailleurs, le président al-Assad a indiqué qu’il est «illogique» que le gouvernement tue les gens sur des bases confessionnelles. Preuve en est : «Tous les courants de la société syrienne sans exception vivent ensemble dans toutes les zones sous le contrôle du gouvernement syrien», a-t-il argumenté.