Syrie, L’autre visage de la coalition

Syrie, L’autre visage de la coalition

« Nous prendrons la tête d’une vaste coalition de nations qui ont un intérêt dans cette lutte…et, aux Nations unies, je continuerai de rassembler le monde contre cette menace », a déclaré Obama

Le « monde uni » contre la menace de l’EI en Irak et en Syrie est appelé à élargir la base de la coalition internationale. Ce « message clair » que le président américain, Barack Obama, et ses « amis et partenaires » ont exprimé dans le nouveau front syrien, passera nécessairement par l’épreuve de l’Assemblée générale des Nations unies dédiée au renforcement de la coalition et au tarissement des filières de recrutement de l’internationale terroriste. Peu avant l’ouverture des travaux, l’appel à la mobilisation générale d’Obama traduit une détermination de mener le combat jusqu’à la victoire totale. « Nous prendrons la tête d’une vaste coalition de nations qui ont un intérêt dans cette lutte…et, aux Nations unies, je continuerai de rassembler le monde contre cette menace », a-t-il déclaré. A vrai dire, la position de retrait de la France qui a fait le choix de « se concentrer » sur l’Irak traduit la différence de perception et d’objectifs des partenaires majeurs de la coalition internationale bicéphale.

« Nous resterons impliqués, le temps nécessaire, jusqu’à ce que l’armée irakienne ait retrouvé la supériorité face à l’EI », a précisé devant l’Assemblée nationale le Premier ministre français Manuel Valls. La participation de l’autre allié de choix, la Grande-Bretagne, est tributaire de la décision du parlement que le Premier ministre, David Cameron, s’apprête à convoquer, demain, en session extraordinaire. Le spectre du non, jugé humiliant, opposé, l’année dernière par le parlement à la demande d’intervention contre le régime de Bachar el Assad est toujours présent. « J’espère que le parlement aura cette fois le courage dont font preuve nos forces armées », a déclaré le ministre britannique de la Défense, Michael Fallon, au magazine The Spectator. Reste le cas problématique de la Turquie, refusant,dans un premier temps, de s’engager dans la coalition, puis concédant un « soutien politique et militaire », confirmé par le président Recep Tayyip Erdogan. Mais, la frontière a été tracée : pas d’utilisation pour des raisons opérationnelles de l’espace aérien ou de la base d’Incirlik, soutiennent des sources militaires.

Dans une coalition à 40, selon Washington, qui peine à convaincre ses plus sûrs alliés dans la campagne contre la Syrie, il est dans l’ordre des choses que le président américain se saisisse de la tribune onusienne pour appeler le monde à se joindre au combat multiforme contre l’EI et à durcir la traque, « y compris sur internet ». A New York, une réunion spéciale du Conseil de sécurité sera consacrée, sous la présidence d’Obama, au volet non moins explosif des « combattants terroristes étrangers », comme le qualifie le texte proposé par les Etats-Unis pour endiguer la vague houleuse des ressortissants américains et européens de retour de Syrie et d’Irak.Une résolution contraignante est en préparation pour contenir le flux des 12.000 combattants étrangers (3.000 européens venus de 74 pays), représentant la plus forte mobilisation depuis la guerre d’Afghanistan).

Le Daech tentaculaire inquiète. « Le seul langage que ces tueurs comprennent est celui de la force », a lancé Obama à la tribune de l’ONU.

Larbi C.