Les combats entre l’armée syrienne régulière et les rebelles font de plus en plus rage.
L’armée syrienne a repris un quartier aux mains des rebelles à Damas et contrôle désormais l’ensemble de la capitale. «Nous avons nettoyé tous les quartiers de Damas, de Midane à Mazzé, Qadam, Hajar al-Aswad et Tadamoun», a affirmé le général en charge des opérations dans ce dernier quartier, dans le sud de la capitale, en le faisant visiter aux journalistes.
La reprise du quartier, où vivent de nombreux Palestiniens, a été confirmée par l’opposition. «L’Armée syrienne libre (ASL) s’est retirée de Tadamoun mais ses membres sont présents dans toute la capitale où ils mènent des attaques ciblées avant de disparaître», a indiqué à l’AFP une militante Lena al-Chami. «La situation à Damas est excellente et stable. Il n’y a plus de présence de groupes armés, à l’exception de quelques individus qui se déplacent d’un endroit à un autre pour prouver qu’ils existent», a, en revanche, affirmé le général. Plus tôt dans la journée, l’OSDH avait fait état d’un «bombardement d’une intensité jamais atteinte jusqu’à présent» à Tadamoun, où étaient retranchés de nombreux rebelles. De violents combats s’en étaient suivis. Hier, ce quartier était totalement désert et dévasté. Les chaussées étaient éventrées, des magasins défoncés, avec des fils électriques qui pendaient. A Yalda, un quartier mitoyen, dans une décharge publique, une journaliste de l’AFP a vu une quinzaine de corps, dont certains brûlés ou mutilés. «Ce sont des habitants du quartier qui ont été kidnappés et liquidés par les groupes armés», a affirmé le général.
Par ailleurs, à Alep (355 km au nord de Damas), dont le contrôle est crucial pour l’issue du conflit, l’aviation et l’artillerie ont bombardé plusieurs secteurs tenus par les rebelles, notamment les quartiers de Chaar et Sakhour dans l’est et ceux de Salaheddine et Seif al-Dawla, dans l’ouest. Ces bombardements sont les «plus violents (signalés) depuis le début de la bataille mais l’armée de Bachar (al-Assad) n’a pas réussi à avancer», a affirmé à l’AFP le colonel Abdel Jabbar Oqaidi, chef du commandement militaire de l’ASL (composée de déserteurs et de civils armés) d’Alep. Un haut responsable de la sécurité dans la région a assuré que les raids aériens et les bombardements sur Alep n’étaient que le «hors-d’œuvre» à une bataille de grande ampleur. Au moins 20 000 militaires, a-t-il dit, ont été déployés sur le front d’Alep où l’armée et les insurgés continuent à envoyer des renforts. Ces violences interviennent au lendemain d’un vote à l’Assemblée générale de l’ONU déplorant l’impuissance de la diplomatie à arrêter ce conflit qui a fait plus de 21 000 morts depuis mars 2011, selon un bilan invérifiable de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH). Parallèlement aux bombardements, les combats faisaient rage à Salaheddine et Seif al-Dawla, deux quartiers tenus par les rebelles, qui affirment contrôler la moitié de la ville.
R. I. / Agences
Pèlerins ou Gardiens de la Révolution iranienne ?
La chaîne à capitaux saoudiens Al-Arabiya a diffusé ce dimanche une vidéo montrant des Iraniens aux mains des rebelles syriens qui disent détenir des membres des Gardiens de la révolution. «Quarante-huit Iraniens, en mission en Syrie, ont été arrêtés à Damas et les interrogatoires ont révélé la présence parmi eux de Gardiens de la Révolution», garde prétorienne du régime iranien, a affirmé un représentant des rebelles dans la vidéo diffusée par la chaîne basée à Dubaï.