Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a répété qu’il n’était «absolument pas question» de demander le départ du président Bachar al-Assad pour mettre fin au conflit en Syrie.
Le chef de la diplomatie russe, qui sera reçu par son homologue britannique William Hague la semaine prochaine, a réaffirmé la position de Moscou sur le sort du président syrien dont le départ ne peut pas être, aux yeux des Russes, un préalable à l’ouverture de négociations. Prié de dire si Moscou pourrait réclamer la démission du chef de l’Etat syrien, le ministre a répondu: «Absolument pas. Vous savez bien que nous ne nous livrons pas au jeu du changement de régime».
«Nous sommes contre l’ingérence dans les conflits internes»
«Tous ceux qui le côtoient savent qu’il ne bluffe pas et qu’il est prêt à discuter des questions relatives au conflit», a-t-il dit à propos de Bachar al-Assad dans une interview diffusée vendredi par la chaîne de télévision BBC. «Nous sommes contre l’ingérence dans les conflits internes. C’est notre position et elle ne doit surprendre personne», a déclaré Sergueï Lavrov, selon la version anglaise de l’entretien mise en ligne sur le site Internet du ministère des Affaires étrangères.

Moscou a opposé à trois reprises son veto au Conseil de sécurité pour faire échec à des résolutions condamnant Damas. A Paris, le président François Hollande a formulé ce vendredi l’espoir «qu’une médiation venant de Syrie même» pourrait être mise en place pour résoudre la guerre civile qui secoue le pays depuis deux ans.
«J’essayerai de convaincre l’opposition syrienne que discuter avec d’autres que Bachar al Assad est possible, mais faut-il encore que les Russes arrivent à le convaincre de se mettre à l’écart», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en présence de son homologue israélien, Shimon Peres. «Pour l’instant, nous n’en sommes pas encore là», a ajouté le chef de l’Etat français, qui a été reçu en début de semaine à Moscou par le président Vladimir Poutine.