Les Syriens votaient, ce matin, pour la présidentielle dans les régions sous contrôle du gouvernement.
Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00 locales (04h00 GMT) et des files d’attente de plusieurs dizaines de personnes se formaient devant les bureaux de vote à Damas et à Homs. «J’ai voté pour le président, naturellement», affirme Nadia Hazim, 40 ans, dans un bureau de vote à Damas, en exprimant l’espoir que M. Assad «va gagner» la guerre face aux rebelles.
Dans la salle, où se trouve une urne transparente et un isoloir au rideau blanc, des photos de M. Assad et des deux candidats Hassan al-Nouri et Maher al-Hajjar, sont collées aux murs. Des électeurs vont dans l’isoloir, d’autres pas, brandissant même leur bulletin de vote devant les caméras après avoir coché la case sous la photo de M. Assad, avant de le mettre dans l’urne. Comme d’autres, Hind al-Homsi, 46 ans, s’est fait une petite coupure au doigt pour «voter avec son sang pour le président qui est le meilleur».
«Nous votons pour montrer au monde entier que c’est le peuple qui choisit son chef», affirme Saleh Ali Mayyassa, 50 ans, dans un bureau de vote. Sur la centaine de personnes qui y ont voté, tous ont choisi Bachar al-Assad. Dans Alep, la métropole du Nord divisée en secteurs pro et anti-régime, il y avait aussi une grande affluence, selon la télévision d’Etat. «Nous avons pris toutes les mesures et espérons que cette journée s’écoulera sans victimes», a dit le gouverneur d’Alep Wahid Akkad, en allusion à de possibles attentats.
Les votants sont fouillés, les forces de sécurité craignant des attaques rebelles. La presse a évoqué un plan de sécurité «pour protéger» les bureaux de vote, indiquant que l’armée et les forces de sécurité étaient «en état d’alerte maximale». Dans la ville de Homs (centre), prise par l’armée syrienne début mai, les membres de la sécurité sont déployés en grand nombre, les voitures sont fouillées minutieusement et des autobus ou des camions bloquent certaines rues pour prévenir d’éventuels attentats.
Pour Waddah Abed Rabbo, directeur d’Al-Watan : «L’élection facilitera la reprise des pourparlers de paix», qui ont échoué à Genève en début d’année en l’absence de consensus international. «A Genève, l’opposition a mis comme préalable son refus de voir Assad se présenter à la présidentielle. Maintenant qu’il a va être largement élu, il n’y a plus d’objection de la part du pouvoir à discuter de gouvernement transitoire», dit-il. Plus de 15 millions de Syriens sont appelés aux urnes et le vote qui devra s’achever à 19h00 locales (16h00 GMT) peut être prolongé de cinq heures à la demande de la commission électorale. Des observateurs iraniens, russes et même nord-coréens supervisent le scrutin.
R. I. / AF