Délégations de l’opposition et du gouvernement syrien se retrouvent aujourd’hui avec le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi, après une semaine de pause pour la conférence dite de Genève II.
M. Brahimi doit s’entretenir d’abord séparément avec chaque délégation, avec pour objectif que tous se retrouvent à la même table demain mardi. M. Brahimi a promis un dialogue “plus structuré” pour la seconde session, qui commence ce lundi et doit en principe durer jusqu’à vendredi, les participants décidant alors de la suite à donner à leurs pourparlers. Pour préparer la nouvelle session de Genève, les deux co-parrains de la conférence, la Russie et les Etats-Unis, qui n’ont pas ménagé leurs efforts ces dernières semaines pour réunir les belligérants à la même table, se sont à nouveau concertés samedi. Leurs chefs de la diplomatie, Sergueï Lavrov et John Kerry, ont eu un entretien téléphonique.
Au terme d’une laborieuse première session de la conférence, M. Brahimi avait admis que les résultats étaient modestes, le principal acquis étant que les belligérants, pour la première fois en trois ans de conflit, s’étaient parlé par son intermédiaire et avaient accepté de continuer à le faire. Seul point concret à ce dialogue, l’ONU avait essayé d’arracher une “mesure humanitaire de confiance”, un accord entre opposition et gouvernement pour venir en aide à la population de la vieille ville de Homs, assiégée depuis 2012.
Il ne s’était pas concrétisé à la fin de la première session, mais finalement ce week-end plus de 600 civils ont été évacués des quartiers assiégés sous les tirs par l’ONU. Une équipe de l’ONU et du Croissant-Rouge arabe syrien a mené hier dimanche cette opération grâce à un cessez-le-feu de trois jours décrété vendredi, mais qui avait été déjà violé samedi. L’opération avait été perturbée par des tirs de balles et d’obus sur un convoi du Croissant-Rouge syrien transportant de l’aide dans le Vieux Homs. Les attaques avaient fait cinq morts et une vingtaine de blessés parmi les habitants, alors que le personnel humanitaire s’en est sorti sain et sauf. Après un premier groupe de 83 civils évacués vendredi, 420 civils ont été évacués hier des quartiers assiégés de la ville syrienne de Homs, a affirmé le gouverneur de la province, des images de télévision les montrant dans un état d’extrême fatigue. De nombreux femmes, enfants et hommes âgés sont descendus des bus à leur sortie de ces quartiers, l’air visiblement épuisés, selon des images diffusées par chaîne Al-Mayadeen, basée à Beyrouth.
Ils étaient aidés par des employés de l’ONU, portant des casques et des vestes bleus, et du Croissant-Rouge syrien. Les images ont également montré des enfants au visage pâle, certains les yeux très cernés, et portés par leur mère ou leur père. “On manquait de tout, tous les enfants étaient malades, on n’avait même pas de quoi boire”, a affirmé une femme montrant des signes d’extrême fatigue, entourée de ses trois enfants.
RI.AFP