La rencontre des grands de ce monde s’est soldée par une scission au sein même de la famille. La Syrie en a décidé ainsi. D’un côté l’Occident à la tête de onze membres menés par les Usa, soutenus par l’Australie, le Canada, la France, l’Italie, le Japon, la Corée du sud, la Turquie, la Grande Britannique et l’Allemagne.
Etde l’autre, la Russie qui promet d’aider la Syrie en cas d’une attaque militaire extérieure, elle est soutenue par la Chine, l’Inde, l’Indonésie, l’Argentine, le Brésil et l’Afrique du Sud. Entre l’Est et l’Ouest, l’on est à tester les rapports de forces comme dans le bon vieux temps.
Le grief retenu, l’usage d’armes chimique contre les civiles, ne tient pas, c’est une « allégation », et « une provocation » le mot est lâché, Poutine retrace les contours du débat, écartant ainsi la reproduction du scénario à l’irakienne.
Pour la Russie, Il s’agit bien d’une provocation par les combattants de l’opposition « qui s’attendent à de l’aide de l’extérieur; « Je veux dire de l’assistance des pays qui les ont soutenus depuis le tout début. C’est la substance même de cette provocation », rappelant au passage que l’usage de la force contre un Etat souverain n’est possible qu’en cas de légitime défense ou avec accord du Conseil de sécurité de l’ONU, a réitéré M. Poutine.

Trancher la question des frappes militaires contre la Syrie dans le G20 semblait au début une opportunité en or pour arracher le consensus. Mais c’était sans compter sur la détermination du bloc Russie-Chine qui ont fait capoter l’initiative en lui donnant plus de précisions internationales.
Ne reste que le conseil de sécurité. Et là encore rien n’est gagné d’avance.
Il faudra tenir compte d’une autorisation internationale légitime que les fervents défenseurs de la force auront à bien calculer.
Il faudra pour le Premier ministre britannique David Cameron défenseur acharné de cette option de convaincre d’abord son parlement hostile à la participation britannique à une opération internationale sans l’aval de l’ONU. La Chancelière fédérale allemande qui, a signé l’appel de l’intervention militaire en toute dernière minute s’est montrée très prudente. « L’Allemagne ne s’impliquera dans aucune opération militaire » a t-elle fait savoir. Préférant jouer sur les deux tableaux tout en esquivant les décisions risquée comme quand elle avait soutenu Busch pour l’intervention en Irak, aujourd’hui plus que jamais elle met en avant la recherche d’un dialogue à Damas et d’une solution diplomatique à deux semaines des élections législatives, devra faire face à un adversaire, qui lui reproche d’avoir « administré » le pays mais a manqué de le « façonner politiquement ».
L’hostilité des Britanniques, l’attentisme des Français
Ceci, en plus de l’hostilité des Allemands à toute intervention militaire. La France fait le suiviste assidu et attend le rapport des inspecteurs de l’ONU sur l’attaque chimique du 21 août en Syrie avant de lancer toute action militaire contre le régime syrien. Il signe l’appel d’Obama à Saint-Petersburg et s’en remet aux décisions du congrès américain avec l’espoir de faire partie de la coalition qui devra se former, en cas d’approbation de l’attaque.
Une sorte de démenti aux remarques d’isolement de la France dans le dossier syrien. Deux français sur trois seraient défavorables à tout engagement français dans cette guerre.
La, encore rien n’est joué d’avance puisque la France en faisant preuve d’indiscipline à l’égard de l’Union Européenne devra justifier sa position contraire à celle le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, membre du G20, représentant les 28 États membres de l’UE qui, avait clairement rejeté l’usage de la force en Syrie éstimant qu’il « n’y a pas de solution militaire au conflit en Syrie, seule une solution politique peut arrêter les massacres, les violations de droits de l’homme et la destruction de la Syrie ».
Quant au chef de file des attaquants, à savoir Barak Obama, la déclaration signée par les onze qui l’ont suivi n’est rien d’autre qu’une caution internationale qui va lui servir pour convaincre le congrès qui se réunira ce lundi soit, deux jours avant la date anniversaire du 11 septembre. Un timing sur mesure pour une mise à jour politique des questions internationales.
Ca reste très risqué pour Obama l’idée d’être isolé sur la scène internationale et recherche encore des alliés pour sa coalition. Dans quelques jours, s’ouvre l’assemblée générale des Nations unies, un rassemblement où les frappes contre la Syrie seront âprement discutées. Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon s’est également opposé à des actions militaires contre la Syrie sans un mandat de l’ONU.
A chacun sa guerre et la légitimité internationale à bon dos. Obama traite encore le début de la fin d’une guerre nettoyant après Bush la destruction massive de l’Irak, Hollande élude le bourbier malien, le Maghreb, tente de survivre à la disparition structurelle de la Tunisie, la Lybie n’existe même plus et Maroc au bord du gouffre et la Mauritanie qui n’a pas droit au chapitre tellement la précarité politique est criarde.
Pendant ce temps, le terrorisme menace la région et prend du poile de la bête maintenant que cette légitimité internationale lui, vient à la rescousse avec tout que cela comporte comme élargissement de la zone de turbulence à toute la région.
Comme une poudre lâchée au gré du vent, les foyers de tension sont attisés avec les mêmes rapports de force et à travers lesquels les gouvernants confectionnent des galons pour ou, se faire reconduire au poste ou, donner plus d’arguments électoraux à ceux qui vont leur succéder. Pendant ce temps la crise économique et financière dont souffrent en premier lieux leurs propres économies avec des conséquences désastreuses sur le restant du monde, amplifie
Tester les rapports de forces internationales en ces temps de crise revient à dire que les faiblesses à juguler la crise sont plus présentes qu’il n’y parait. Une guerre en Syrie renvoie à un rapport de force économique dont l’épicentre serait le grand Moyen Orient détenteur de grands pôles énergétiques et de flux financiers.
Lakhdar Aizoun