Forces de sécurité et rébellion se préparent à la grande bataille pour la conquête d’Alep
Les insurgés ont ouvert le 20 juillet un nouveau front dans le conflit syrien en prenant position dans Alep, la métropole du nord de la Syrie et son poumon économique dont ils disent aujourd’hui tenir la moitié.
La bataille d’Alep n’a pas commencé pour le moment et les bombardements ne sont que des préparatifs, a affirmé hier à l’AFP un important responsable de la sécurité dans la région. «La bataille d’Alep n’a pas commencé, ce qui se passe actuellement n’est qu’un hors d’oeuvre», a-t-il affirmé. «Le plat principal viendra plus tard», a-t-il ajouté. Il a précisé que les renforts militaires continuaient à arriver et qu’il y avait au moins 20.000 militaires sur le terrain. «De l’autre côté aussi, ils envoient des renforts», a-t-il précisé, faisant allusion à la rébellion. Les insurgés ont ouvert le 20 juillet un nouveau front dans le conflit syrien en prenant position dans Alep, la métropole du nord de la Syrie et son poumon économique dont ils disent aujourd’hui tenir la moitié. Selon le responsable, près de 300 rebelles sont sortis dans la nuit de vendredi à samedi de Salaheddine, un quartier de l’ouest de la ville où sont retranchés de nombreux insurgés, pour attaquer le siège de la télévision d’Etat qui se trouve à proximité. «La bataille a duré plusieurs heures puis les hélicoptères sont entrés en action et les rebelles ont été repoussés, laissant de nombreux cadavres sur le terrain», a-t-il dit. L’armée syrienne pilonnait samedi avec une rare intensité Alep, capitale économique de la Syrie où les rebelles ont tenté de s’emparer du bâtiment de la télévision d’Etat, au lendemain d’un vote de l’ONU déplorant l’impuissance de la diplomatie pour arrêter ce conflit.
Les insurgés retranchés depuis plus de deux semaines à Alep (355 km au nord de Damas), dont le contrôle est crucial pour l’issue de ce conflit, faisaient face à un déluge de feu de la part de l’artillerie et de l’aviation, prélude à une bataille de grande ampleur, selon un haut responsable de la sécurité. Pékin a rejeté ces critiques et l’ambassadeur russe à l’ONU, Vitali Tchourkine, a dénoncé une résolution apportant un «soutien flagrant» à l’opposition armée. Face à l’échec de la diplomatie ayant conduit le médiateur Kofi Annan à jeter l’éponge et le chef de l’ONU Ban Ki-moon à qualifier le conflit de «guerre par procuration» Paris veut profiter ce mois-ci de sa présidence du Conseil de sécurité pour concentrer les efforts internationaux sur l’aide humanitaire, a affirmé l’ambassadeur de France à l’ONU, Gérard Araud. «Progresser d’un point de vue politique, je dois avouer que ce sera difficile», a-t-il dit en ajoutant que des choses pouvaient être faites d’un «point de vue humanitaire». Sur le terrain, les violences semblaient avoir gagné en intensité, les positions rebelles à Alep, deuxième ville du pays dont les insurgés affirment contrôler la moitié, et à Damas se retrouvant sous un déluge de feu d’une rare intensité, selon des militants. Le bastion rebelle de Salahedinne à Alep a été frappé par les «plus violents bombardements depuis le début de la bataille mais l’armée de Bachar n’a pas réussi à avancer», a affirmé à l’AFP le colonel Abdel Jabbar Oqaidi, chef du commandement militaire de «l’Armée libre syrienne» (ASL, composée de déserteurs et de mercenaires armés). L’agence Sana a confirmé l’attaque d’un commissariat à Alep par les rebelle, rapportant que «les terroristes ont attaqué des civils et le bâtiment mais les soldats l’ont défendu».