ENQUETE – Après un an de soulèvement, le pouvoir syrien n’a fait aucune concession.
Le soulèvement de l’opposition syrienne a débuté il y un an, dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne. Aujourd’hui, les insurgés perdent du terrain, et, en l’absence de soutien international, semblent vouer à la défaite. Par un quadrillage méthodique du territoire, Bachar al-Assad est parvenu à étouffer la révolte et semble, plus que jamais, accroché au pouvoir. Europe1.fr vous livre les clés pour comprendre la situation en Syrie.
Une répression féroce. Depuis le début du soulèvement en mars 2011, Bachar al-Assad n’a lâché sur rien : toutes les zones qui sont entrées en rébellion ont été systématiquement bombardées par l’artillerie avant d’être nettoyées par des troupes d’élite appuyées par des blindés. Il a ainsi mené de véritables opérations militaires sur son propre territoire.
Un quadrillage méthodique du territoire. Le pouvoir syrien a mené l’offensive, villes par villes. Une fois que les faubourgs de Damas, la capitale, ont été mis sous contrôle, le pouvoir s’est attaqué aux bastions de province et notamment la ville de Homs qui est tombée au début du mois de mars. Les combats se sont maintenant déplacés au nord, dans les villes d’Idlib au nord et Deraa au sud.
La volonté d’en finir vite. Le pouvoir syrien souhaite mettre un terme au soulèvement au plus vite. Son objectif est d’écraser les rebelles avant que la pression diplomatique ne devienne trop forte. Dans ce contexte, la résistance syrienne devrait avoir les plus grandes difficultés à maintenir le combat face au rouleau compresseur du pouvoir.
L’armée syrienne libre désorganisée. Agglomérat de milices très locales, l’armée syrienne libre aurait besoin de mois d’entraînement avant de pouvoir être efficace face aux troupes loyalistes. De plus, elle manque d’armes. D’où la volonté de certains Etats, comme le Qatar et l’Arabie Saoudite, d’armer l’opposition pour lui permettre de mieux résister.
Le régime ne prend pas cette menace à la légère et a déjà commencé à miner l’ensemble des zones frontières. Son objectif est d’éviter que ne se créent des zones tampons où l’opposition pourrait s’organiser.
L’absence de réaction internationale. Pour l’instant, cette option del’intervention internationale est totalement inenvisageable. Les Occidentaux ne prendront jamais le risque d’une opération militaire sans une bénédiction du Conseil de sécurité de l’ONU. Or, la Russie impose systématiquement son veto à toute résolution qui pourrait affaiblir la Syrie, son meilleur allié dans la région. Il n’y aura d’évolution à Damas que lorsque Moscou décidera de faire pression sur Bachar al-Assad. Et la Russie n’agira de la sorte que lorsque l’opposition syrienne sera militairement écrasée.