Le Président syrien a prévenu que toute action occidentale contre son pays provoquerait un «tremblement de terre» qui enflammerait la région.
«La Syrie est désormais le centre de la région. C’est la ligne jaune et si vous jouez avec, vous provoquerez un tremblement de terre : voulez-vous voir un nouvel Afghanistan ou des dizaines d’Afghanistan ?», menace Bachar al-Assad dans un entretien publié ce dimanche matin par le journal britannique ‘The Sunday Telegraph’.
«Tout problème en Syrie enflammera la région entière. Si le plan est de diviser la Syrie, cela revient à diviser la région entière», ajoute-t-il. Selon le chef d’Etat, les forces de sécurité syriennes ont commis «beaucoup d’erreurs» au début de la contestation visant son régime, mais elles visent désormais uniquement des «terroristes».
Ces déclarations interviennent alors que les affrontements entre soldats, membres des forces de sécurité et déserteurs ont redoublé d’intensité, hier, samedi, en Syrie, faisant 47 morts en 24 heures dans les rangs des forces du régime, selon des organisations de défense des droits de l’homme syrien. La Ligue arabe et le secrétaire général des Nations unies ont condamné les meurtres de civils en Syrie, au lendemain d’une journée de violences vendredi dernier. «Le comité ministériel arabe a exprimé son rejet des meurtres de civils qui se poursuivent en Syrie et l’espoir que le gouvernement syrien prendra les mesures nécessaires pour les protéger», a affirmé la Ligue arabe dans un message adressé au Président Bachar al-Assad. Les militants anti-Assad avaient appelé vendredi dernier à manifester pour réclamer une zone d’exclusion aérienne au-dessus de la Syrie, à l’image de la Libye, afin de donner plus de latitude à l’«armée syrienne libre», une force d’opposition armée formée essentiellement de déserteurs. La répression en Syrie depuis le 15 mars dernier a fait, selon l’ONU, plus de 3 000 morts.
A Damas, le ministère syrien des Affaires étrangères s’est déclaré «étonné que le comité arabe ait basé sa position sur les mensonges diffusés par les chaînes de télévision qui incitent» à la violence, selon un communiqué rapporté par l’agence officielle Sana. «Le comité aurait dû aider à calmer les choses et parvenir à une solution pour obtenir la sécurité et la stabilité en Syrie au lieu de raviver les dissensions», a-t-il poursuivi, assurant que le ministre des Affaires étrangères, Walid Mouallem, informerait le comité à Doha «de la véritable situation en Syrie».
De nouvelles discussions sont prévues aujourd’hui dimanche au Qatar entre des responsables syriens et une délégation ministérielle de la Ligue arabe, qui a proposé sa médiation pour trouver une issue à la crise. Cette délégation avait été reçue mercredi dernier par Assad, une rencontre que les ministres arabes avaient qualifiée de «franche et amicale».
R. I. / Agences