Le Président syrien a reconnu que les forces de l’ordre avaient commis «quelques erreurs» dans la première phase de la répression du mouvement de contestation.
Lors d’une rencontre avec des diplomates de pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, Bachar al-Assad a aussi indiqué que «des mesures avaient été prises pour éviter qu’elles ne se reproduisent», a affirmé la mission indienne à l’ONU. Il a en outre souligné son «engagement envers le processus de réformes, dont l’objectif est d’ouvrir la voie à une démocratie multipartite», selon un communiqué.
A l’issue de cette rencontre, les diplomates ont souligné que Bachar al-Assad avait «dit que les réformes politiques étaient en train d’être finalisées en accord avec le peuple de Syrie et que le dialogue national continuerait afin de donner forme aux nouvelles lois et d’arriver à un modèle économique approprié».
Assad aurait assuré, selon les diplomates, que les révisions de la Constitution seraient prêtes en février-mars 2012.

Selon des organisations de défense des droits de l’homme, 2 000 personnes auraient été tuées depuis le début de la sanglante répression qui s’est abattue sur le mouvement de protestation à la mi-mars.
Hier mercredi, le sous-secrétaire général, Oscar Taranco, a donc rendu compte au Conseil de sécurité de la situation sur place. Selon plusieurs diplomates, Taranco a rapporté lors de cette réunion des exécutions sommaires et des défections de soldats. Le message, a résumé un diplomate, est que la Syrie «n’a pas tenu compte» des appels du Conseil de sécurité à la fin de la violence. Après la réunion, l’ambassadeur de Syrie à l’ONU, Bachar Jaâfari, a assuré que 500 membres des forces de l’ordre avaient été tués par des manifestants depuis la mi-mars.
Il a ensuite comparé la situation dans son pays aux émeutes qui secouent la Grande-Bretagne. «Il est très révélateur et instructif d’entendre le Premier Ministre britannique parler des émeutiers en leur accolant le terme de «bande», a dit Jaâfari. «On ne nous autorise pas à utiliser le même terme pour les groupes armés et terroristes dans mon pays. C’est de l’hypocrisie, c’est de l’arrogance», s’est-il échauffé. Les Etats-Unis ont fait, pour leur part, savoir qu’ils souhaitaient que la pression s’intensifie sur la Syrie. De fait, Washington a annoncé des sanctions contre la plus grande banque commerciale de Syrie, la Commercial Bank of Syria, qui est contrôlée par l’Etat, en l’accusant d’avoir offert des services financiers à la Corée du Nord.
Sur le terrain, l’armée syrienne, appuyée par des chars, est intervenue ce jeudi matin dans deux villes du centre et du nord du pays, selon des militants syriens des droits de l’ homme. La veille, l’armée avait pourtant annoncé son retrait de la région d’Idleb. Plus au sud, des dizaines de chars ont pénétré dans la ville de Qousseir dans la province de Homs au centre du pays, a indiqué un militant sur place. «Les habitants ont fui dans les champs et toutes les communications sont coupées avec la ville», a indiqué l’organisation.
R. I. / AFP