Syrie: Al-Assad avertit contre toute action occidentale, poursuite des efforts arabes pour régler la crise

Syrie: Al-Assad avertit contre toute action occidentale, poursuite des efforts arabes pour régler la crise

Le président syrien Bachar Al-Assad, dont le régime est contesté depuis mars dernier, a mis en garde contre toute action occidentale en Syrie qui « enflammerait » la région toute entière, alors qu’une réunion ministérielle arabe est prévue dimanche à Doha dans le cadre des efforts pour un réglement politique de la crise syrienne.

Au pouvoir depuis 2000, le président syrien qui fait face un mouvement de contestation populaire émaillé de violences depuis des mois, a prévenu dans un entretien au journal britannique The Sunday Telegraph paru dimanche, que toute action occidentale dans son pays provoquerait un « tremblement de terre » qui « enflammerait » la région toute entière.

« La Syrie est désormais le centre de la région. C’est la ligne jaune et si vous jouez avec, vous provoquerez un tremblement de terre », a-t-il dit, soulignant que « si le plan est de diviser la Syrie, cela revient à diviser la région entière ».

Réagissant aux appels internationaux à mettre fin aux violences dans son pays, le chef de l’Etat syrien a expliqué que les forces de sécurité syriennes visent uniquement des « terroristes », reconnaissant toutefois que les services de sécurité ont commis « beaucoup d’erreurs » au début de la contestation de son régime.

Ces propos d’Al-Assad interviennent alors qu’une réunion est prévue dans la journée à Doha entre une délégation ministérielle de la Ligue arabe et des responsables syriens, dont le ministre des Affaires étrangères Walid Moualem qui va expliquer la réalité de la situation dans son pays, selon la presse syrienne.

La délégation arabe comprend le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, ses homologues du Soudan, du sultanat d’Oman d’Egypte et le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil El-Arabi. La Commission ministérielle arabe sur la Syrie est chargée de transmettre aux dirigeants syriens une initiative appelant les protagonistes de la crise au dialogue.

La Ligue arabe qui avait déjà appelé à la tenue d’une conférence de dialogue national pour mettre fin aux violences, a averti que l’échec d’une solution arabe à la crise syrienne aboutirait « inévitablement » à une intervention étrangère.

Selon le quotidien koweïtien Al-Qabas de dimanche, citant des sources responsables, « la délégation arabe a été franche et claire au cours de sa réunion avec la direction syrienne. Elle l’a avertie que si une solution arabe échouait, cela aboutirait à une internationalisation de la crise ». « Cela voulait dire que la Syrie devrait s’attendre à une intervention étrangère et à un embargo économique », ont indiqué ces sources.

Les ministres arabes des Affaires étrangères avaient adressé, vendredi, un message aux autorités syriennes leur demandant de protéger les civils lors des manifestations, et de « prendre les mesures nécessaires » en ce sens.

La position arabe vis à vis de la situation en Syrie a été saluée par la Russie, qui par la voie du président de la commission des Affaires internationales au Conseil fédéral russe, Mikhaïl Mergelov a qualifié l’attitude de la Ligue arabe de « constructive ».

M. Mergelov a affirmé dimanche que « la répression des manifestants en Syrie est source d’inquiétudes », estimant que « l’usage de la force aggrave la crise dans le pays et entrave les réformes qui sont nécessaires à l’heure actuelle ».

La Russie s’était opposée aux sanctions contre le régime syrien, estimant que ce dernier avait besoin de plus de temps pour pouvoir mettre en oeuvre les réformes engagées.

En dépit des promesses de Damas pour des réformes, les manifestations se poursuivent toujours dans le pays, marquées par des violences qui ont fait plus d’une quarentaine de morts en 24 heures entre militaires et civils.

Samedi, 30 soldats syriens ont été tués et 53 autres ont été blessés lors d’affrontements avec des hommes armés « qui sont vraisemblablement des militaires déserteurs » à Homs (centre) et à Idleb (nord-ouest), selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Outre les militaires, dix civils ont également péri samedi à Homs, lors de violences, toujours selon l’OSDH, qui a ajouté que d’autres civils, dont le nombre n’a pas pu être précisé, ont été tués à leur domicile par des tirs des forces de sécurité.

Préoccupé par la situation actuelle en Syrie, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a de nouveau appelé à « la fin immédiate » des violences et demandé « la libération de tous les prisonniers politiques et des personnes détenues pour avoir participé à des manifestations »